Accueil À LA UNE SOMMET ITALIE-AFRIQUE : En finir avec le paternalisme et la prédation  

SOMMET ITALIE-AFRIQUE : En finir avec le paternalisme et la prédation  

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Les travaux du Sommet Italie-Afrique se sont ouverts, hier à Rome, la capitale italienne, avec la participation du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, représentant de l’Algérie à cet important évènement socle d’une nouvelle approche de coopération entre les pays africains et l’Italie, pays membre de l’Union européenne.
Au cours de ce rendez-vous, l’Italie et l’Afrique tenteront de jeter les nouveaux jalons pour la relance du « Plan Mattei » pour l’établissement d’un nouveau partenariat entre l’Italie et les États du continent africain. La rencontre a débuté en présence des chefs d’État et de gouvernement de divers pays africains, des représentants de l’UE, ainsi que des organisations internationales.  Plus de 50 délégations de pays africains devaient participer à ce sommet dont les travaux s’achèvent aujourd’hui outre les  dirigeants européens et représentants d’organisations internationales.
Le « plan pour l’Afrique » façonné par la responsable italienne, et dont le contenu est resté confidentiel en sa grande partie, doit être enfin dévoilé à l’occasion. Le continent est au cœur de tous les discours de politique étrangère de la présidente du conseil italien. Pour la cheffe du gouvernement, le projet pour l’Afrique baptisé « plan Mattei » du nom du fondateur de la société énergétique Eni, est le pilier d’une nouvelle forme plus juste de partenariat entre l’Italie et le continent africain basée sur la politique du gagnant-gagnant.
D’une approche « paternaliste » et « prédatrice », l’Italie veut passer à travers son plan vers « des partenariats d’égal à égal ». Ce plan a été annoncé l’année dernière par Giorgia Méloni lors du 8e Forum du dialogue méditerranéen MED, organisé à Rome par le ministère des Affaires étrangères et l’Institut pour les études politiques internationales. Lors de son discours à l’ONU en septembre 2023, la Première ministre italienne avait présenté ce plan comme une alternative sérieuse au phénomène de migration de masse. Dans sa conception, les investissements européens massifs dans l’économie d’un continent jusqu’à présent exploité par des puissances malveillantes permettront sur le long terme de lutter contre les causes de migrations illégales. En neuf mois en tant que dirigeante, elle a réussi à s’imposer en facilitateur des relations euro-africaines. Comme gage de bonne foi, l’Italienne a, depuis son élection à la tête du Gouvernement, visité plusieurs pays africains. L’Algérie, la Tunisie, le Mozambique, le Congo, l’Éthiopie et la Libye  sont autant d’escales effectuées par la patronne de Fratelli d’Italia, un parti politique de la droite italienne qui s’est avéré plus coopératif que les gauchistes. Les propos peu tendre de la dirigeante italienne ont dérangé plus d’un parmi les pays européens à commencer par la France ancien colonisateur de la plupart des pays africains qu’elle a souvent fustigé pour sa politique prédatrice et impérialiste envers ces pays à l’origine même du flux migratoire irrégulier en Europe notamment en Italie. S’agissant en particulier, de la coopération avec l’Algérie, le dialogue constructif engagé par les deux parties permettra de promouvoir la stabilité et le développement en Afrique, et cet évènement constitue un élément clé dans le paysage géopolitique et économique mondial en raison des répercussions à long terme sur la coopération internationale et le développement économique du continent, selon de nombreux experts. La coopération bilatérale entre Alger et Rome a connu une évolution significative ces dernières années au point où l’Algérie est devenue le premier partenaire commercial de l’Italie en Afrique et dans la région MENA. En effet, de 8 milliards de dollars en 2021, les échanges commerciaux sont passés à 16 milliards en 2022. Pour ce qui est des exportations vers l’Italie, principalement des hydrocarbures, elles ont atteint 6,24 milliards de dollars, tandis que les importations italiennes comprenaient des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produits sidérurgiques. À travers le gazoduc TransMed, les investissements dans le domaine de l’énergie ont permis le renforcement de ce partenariat outre la volonté affichée pour élargir la collaboration à d’autres secteurs notamment l’industrie mécanique, avec la mise en place de l’usine automobile de la marque Fiat en Algérie entrée en production en décembre 2023, l’agriculture, l’enseignement supérieur, le tourisme et la culture sachant que plus de 200 entreprises italiennes opèrent en Algérie dans divers secteurs tels que les grands travaux publics, l’industrie, les équipements et le machinisme. Dans le cadre du renforcement des relations de coopération et de partenariat économique entre l’Algérie et l’Italie hors secteur des hydrocarbures, un forum d’affaires et l’investissement, organisé par L’Ambassade d’Algérie en Italie, en collaboration avec l’Union industrielle de Naples (UIN) et en partenariat avec le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI), a été tenue à Naples en Italie.   À rappeler, par ailleurs, que l’Italie a nommé un nouvel ambassadeur en Algérie en la personne d’Alberto Cutillo qui a été reçu par le chef de la diplomatie algérienne.   
B. O.

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