Le cri des travailleurs de la Société nationale de véhicules industriels (Snvi) n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, comme en témoigne la toute dernière démarche de financement du gouvernement. En effet, celui-ci vient d’injecter 91 milliards de DA au profit du Groupe. Cela ne sera que de venir à bout de ses innombrables carences qui affectent le bon fonctionnement de la Société. L’argent accordé interviendra dans le cadre d’une mise à niveau de ses structures, au renouvellement des moyens de travail et à l’extension de ses investissements, selon l’annonce qu’en a été faite, dimanche dernier à Ain-Bouchekif dans la wilaya de Tiaret, du Président directeur général du groupe, Malek Salah. Ce fut à l’occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et de la nationalisation des hydrocarbures à l’unité de fabrication des véhicules industriels implantée au niveau de cette wilaya de l’Ouest. Une aubaine à saisir, donc, pour les cinq unités composant ce Groupe, employant prés de 7000 travailleurs, pour la réhabilitation de leur structure, son extension et sa dotation en logistique.
Toutefois, la priorité sera accordée à l’usage des technologies de pointe dans le but de se mettre aux standards internationaux. Le cap sera mis, aussi, dans la foulée de ce financement, à l’élargissement des investissements avec des partenaires étrangers, à savoir, l’allemand Daimler, à Rouiba et Tiaret, l’émirati à l’usine de fabrication de Mercedes 4×4 et de Mercedes Benz, ainsi qu’un partenaire français en matière de wagons du tramway. Et la liste est encore ouverte en la matière.
Car, il n’est pas à écarter que d’autres partenariats seront conclus dans les domaines suivants : la fabrication de véhicules industriels dont des voitures, des camions, des wagons, des semi-remorques, des remorques et des rames du tramway. Pour rappel, indique Malek Salah, la création de sous-traitance en pièces à l’intérieur et à l’extérieur du groupe pour la fourniture de pièces maitresses de produits mécaniques fabriqués par les unités du groupe, figure parmi les projets sur lesquels se base le Groupe dans le but d’une meilleure rentabilité.
Le plan de sauvetage du Groupe a été enclenché à la fin de l’année écoulée. Ce fut suite à une réunion interministérielle, présidée par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, à la faveur de laquelle il a été décidé d’une batterie de mesures qui s’est traduite par l’injection d’argent frais que l’on estime à « 5,1 milliards DA pour financer les intrants en vue de compléter l’encours de production qui générera un chiffre d’affaires de 1,8 milliard DA ». Mieux, le gouvernement, conscient de l’insuffisance financière octroyée, prévoit de supporter, également, la couverture salariale incluant les indemnités de départ en retraite, à travers la mise à la disposition d’un fonds de roulement nécessaire au volet fonctionnement.
Outre cela, la prise en compte du passif de l’entreprise a été considérée à sa juste valeur, car garante de la solvabilité de la Société. Efficacité, amélioration de la productivité et partenariat sain, sont les mots-clés de la politique de soutien engagée par le ministère de l’Industrie et des Mines, en vue de venir à bout de l’endettement, et d’en faire de la Snvi une locomotive de l’industrie mécanique nationale, l’un des créneaux pilotes de développement industriel à l’horizon 2020, comme tant defois annoncé par Abdessalem Bouchouareb. Le geste du Conseil interministériel de décaisser 12.25 milliards de DA, destinés à couvrir l’approvisionnement des intrants locaux à financer par un crédit à moyen terme, en est l’une des illustrations les plus probantes.La communion, lors d’une visite d’inspection et de travail de Bouchouareb à Boumerdes, entre ce dernier et les travailleurs, s’est soldée, du moins à ce jour, de mise en place de conditions favorablès à l’endiguement de la charge électrique qui commençait à élancer des étincelles au sein du Groupe.
Zaid Zoheir