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SNVI : encore un plan de développement

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La situation de la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) constitue un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics, et préoccupe à un haut point le gouvernement, à tel point que la question a été examinée, avant-hier, en Conseil interministériel.
Le malaise enregistré par la SNVI peut s’expliquer par le mouvement de grève enclenché récemment par les personnels de cette société. Considérée comme un poumon de l’industrie nationale en matière de fabrication de véhicules lourds, cette entité économique peine à relever les défis de croissance attendus par les pouvoirs publics, en dépit des moyens matériels et financiers colossaux consentis à son compte. C’est le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui s’est exprimé hier au sujet du dossier lancinant, où il a révélé que le gouvernement a décidé d’un plan de développement de cette entreprise. En effet, lors de la rencontre interministérielle en question, l’Exécutif a adopté un projet consistant à relancer la productivité et la compétitivité de la SNVI, selon les explications fournies par Bouchouareb, en marge d’une rencontre consacrant la célébration de la 20e Journée nationale de normalisation, tenue, hier, à l’hôtel El-Aurassi d’Alger. Le contexte dans lequel se trouve cette société, conjugué à la situation économique qui se présente au pays dans un sens plus large, a été, semble-t-il, les raisons qui ont poussé le membre du gouvernement à sortir de son silence, pour rassurer quant à la prise en charge des préoccupations des travailleurs, et des difficultés d’ordres financier et productif, de la SNVI. Ceci, au moment même où le débat autour de la question de l’ouverture du capital concernant les entreprises publiques bat le plein, avec tout le lot des tensions et des appréhensions soulevées parmi l’opinion publique en général. À croire les déclarations succinctes de Bouchouareb, le dossier de développement de l’entreprise en question a été adopté par le gouvernement, ceci juste après avoir été soumis à examen lors de cette réunion. Il s’agit vraisemblablement d’une décision prise dans l’urgence, même si le plan de redressement approuvé a été décidé après une élaboration réfléchie, compte tenu de la situation préoccupante de la SNVI. D’ailleurs, le même ministre a reconnu cet état de fait, en indiquant que cette urgence est dictée par le besoin impératif de relancer la production dans cette société qui était, selon ses termes, «pratiquement à l’arrêt». Pour lui, il faudra que la machine productive de la SNVI soit relancée de manière prompte. En effet, il semblerait que le secteur de l’Industrie, qui figure parmi les cinq segments sur lesquels s’appuie le plan anticrise du gouvernement, est l’autre raison qui a obligé Bouchouareb à adopter sa feuille de route, pour relever le défi des pouvoirs publics en matière de la croissance économique. La sortie du premier responsable du secteur intervient, sans doute, pour porter à l’attention de l’opinion publique la responsabilité du gouvernement et ses décisions inhérentes à la crise de la SNVI. Pour le reste, le ministre dit attendre que des efforts soient faits par les responsables de cette société pour accompagner son plan de restructuration et sa mise en œuvre suivant les objectifs y afférents. En attendant la mise en application de ce programme, il reste à s’interroger, par ailleurs, si cela attiserait les tensions des travailleurs après avoir observé une grève au début du mois en cours. Mais avant, faudra-t-il encore que le dossier de ce plan de développement soit d’abord avalisé par le Conseil des participations de l’État (CPE), a conclu le ministre.
F. G.

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