Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, lundi soir comme document officiel, une lettre du président de la RASD, Brahim Ghali, sur la situation catastrophique des droits humains au Sahara occidental occupé notamment depuis la rupture du cessez-le-feu par le Maroc. «Dans les lettres les plus récentes que nous vous avions adressées en date du 19 février 2021 et du 17 mai 2021, respectivement, qui avaient été publiées comme documents du Conseil de sécurité, nous avions appelé votre attention et celle des membres du Conseil sur la situation catastrophique qui régnait dans les territoires occupés en particulier depuis l’acte d’agression perpétré le 13 novembre 2020 par le Maroc », à El-Guerguerat, a écrit Ghali dans sa lettre adressée le 2 août par le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès de l’ONU au président du Conseil de sécurité pour la distribuer comme document du Conseil. « C’est donc avec une grande urgence que je vous adresse la présente lettre, pour appeler votre attention et celle des membres du Conseil de sécurité sur la situation de plus en plus alarmante qui sévit dans les territoires occupés du Sahara occidental en raison de la guerre de terreur et de représailles que le Maroc, État occupant, mène contre des civils, des militants des droits humains, des journalistes et des blogueurs sahraouis, qui sont soumis au quotidien à une cruauté indicible et à des pratiques barbares et inhumaines », a souligné le président de la RASD. Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, a cité le cas de la militante des droits humains, Sultana Khaya et sa famille dont le domicile reste assiégé depuis le 19 novembre 2020 et qui continuent de subir « des agressions physiques, un harcèlement sexuel et d’autres traitements barbares et dégradants aux mains d’agents de sécurité marocains et de voyous cautionnés par l’État ». Le président sahraoui a également souligné dans sa missive que « de nombreux militants et défenseurs des droits humains sahraouis ont rejoint la campagne +mon drapeau sur ma maison+, consistant à hisser le drapeau de la République sahraouie au-dessus de leur domicile comme un symbole de protestation non violente contre l’occupation marocaine illégale de certaines parties de leur pays ». « Beaucoup d’entre eux ont subi des représailles aux mains des autorités occupantes, du fait qu’ils défendent les droits humains et militent de façon non violente en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, Brahim Ghali a exprimé sa préoccupation face à la situation des prisonniers politiques sahraouis, dont le groupe Gdeïm Izik, qui « continue d’être alarmante en raison des conditions déplorables dans lesquelles ils sont détenus dans les prisons du Maroc et des pratiques dégradantes et des représailles auxquelles ils sont assujettis par l’administration pénitentiaire marocaine ». « Pour protester contre leur maintien en détention illégale et le traitement dégradant qu’ils subissent, des détenus du groupe Gdeïm Izik retenus dans les prisons du Maroc, ont entamé des grèves de la faim successives alors que les autorités d’occupation marocaines continuent de faire la sourde oreille à leurs revendications légitimes », a-t-il déploré. Dans ce contexte, le président Ghali a de nouveau appelé le président du Conseil de sécurité onusien à « agir de toute urgence pour mettre fin aux souffrances de tous les prisonniers politiques sahraouis et de leurs familles et assurer leur libération immédiate et inconditionnelle afin qu’ils puissent rejoindre leur patrie et être réunis avec leurs proches ». « Comme nous l’avons clairement indiqué dans des communications précédentes, c’est la passivité du secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité et leur silence assourdissant face à la conduite criminelle du Maroc qui encouragent l’État occupant à persister dans ses pratiques terroristes et barbares dans les territoires occupés du Sahara occidental », a-t-il regretté encore. Ghali a également demandé au président du Conseil de s' »acquitter de ses responsabilités et de fournir une protection aux civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, qui font l’objet d’un strict siège militaire et d’un black-out médiatique », et réaffirmé qu’ « aucun processus de paix ne sera jamais possible tant que le Maroc persistera à mener, en toute impunité, une guerre de terreur et de représailles contre des civils et des militants des droits humains sahraouis ».
« Nous nous réservons le droit légitime de répondre fermement et résolument, face à toute action qui porte atteinte à la sécurité et à la sûreté de tout citoyen sahraoui, où qu’il se trouve. Le Maroc, porte à lui seul l’entière responsabilité des conséquences de ses actes criminels et de terreur dans les territoires occupés du Sahara occidental », a conclu le président sahraoui.
R. I.