Alors que la situation épidémiologique maintient sa stabilité depuis plusieurs semaines, des spécialistes du secteur de la santé restent toutefois vigilants, et expriment des craintes contre une éventuelle hausse des contaminations au covid-19 notamment avec l’apparition du variant MU.
C’est le cas du président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, le Pr Kamel Sanhadji, qui alerte contre le risque d’apparition du variant Mu en Algérie ainsi que d’autres variants, si la campagne de vaccination maintient son rythme actuel. S’exprimant, mardi en marge de l’installation des membres du Conseil national économique et social (CNES), Sanhadji n’a surtout pas écarté le retour au confinement si la situation épidémiologique venait à s’empirer. Concernant le vaccin contre le Covid fabriqué en Algérie dont les premiers lots sont sortis hier, Sanhadji a assuré que celui-ci est reconnu à l’échelle mondiale. Selon Sanhadji, la production locale du vaccin permettra à l’Algérie de gagner du temps et de surtout fournir les doses pour répondre à la demande. Toujours dans le même cadre d’idée, il a souligné que l’exploitation effective de ce vaccin se fera 10 jours après l’achèvement des essais cliniques. De la réticence de beaucoup de citoyens à se faire vacciner, le Pr estime « irraisonnable » de craindre le vaccin plus que le virus en lui-même, signalant que 95% des décès Covid sont enregistrés chez des personnes non vaccinées. Il convient de noter, par ailleurs, que la sortie du premier lot du vaccin chinois fabriqué en Algérie a été effectuée hier depuis l’usine de Saidal à Constantine. Le vaccin made in Algeria, CoronaVac, sera produit avec une quantité de 1 million de doses pour le mois d’octobre pour connaître ensuite une montée en cadence pour arriver à 5 millions de doses en fin d’année 2021. À noter qu’en plus de la production du vaccin Chinois, l’Algérie maintient le projet de production du vaccin russe Sputnik-V.
La campagne de vaccination avance à petits pas
Il faut savoir, en contrepartie, qu’en dépit de la disponibilité des vaccins, la campagne nationale de vaccination contre le covid-19, entamée le 4 septembre dernier, n’a toujours pas permis d’atteindre les objectifs fixés. Alors qu’elle avait commencé avec un rythme acceptable, celle-ci est passée au ralenti, et enregistre une faible affluence de citoyens à se faire vacciner, notamment en cette rentrée sociale.
En effet, malgré les appels insistants des spécialistes sur la nécessité de le faire, beaucoup d’Algériens hésitent encore, et ce malgré les risques d’une quatrième vague de la pandémie. Une situation qui empêche d’atteindre les objectifs tracés par le ministère de la Santé à savoir la vaccination de 70% de la population d’ici la fin de l’année, et d’emblée d’arriver à l’immunité collective. Pour rappel, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a exprimé la semaine dernière son insatisfaction de l’avancement que connait la vaccination contre le COVID-19. Annonçant que l’opération a touché 50% de la population visée, soit 10 millions de personnes vaccinées, Benbouzid a toutefois regretté que celle-ci n’ait pas connu l’engouement voulu.
Ania Nait Chalal