Il est désormais légitime de s’inquiéter quant aux grands dangers qu’encourt notre pays du côté des frontières. Surtout après cette «mise en garde» de l’ANP qui, à travers un éditorial paru récemment dans la revue El-djeich, parle de «développements, tout aussi périlleux, caractérisés par la recrudescence des actes de violence et la détérioration préoccupante de la situation sécuritaire au niveau de ces dernières». En lisant l’éditorial en question, il est en effet facile de déduire que les clignotants sont désormais au rouge. «L’Algérie se trouve confrontée à de réels et importants défis militaires et sécuritaires nécessitant une mobilisation de toutes les instances afin d’enrayer toute tentative d’infiltration éventuelle à travers nos frontières et de parer aux différentes menaces, particulièrement la menace terroriste et autres dangers», indique la revue El-djeich dans son numéro du mois d’août 2014.
Il va sans dire ainsi que les «développements», dont parle la revue, ont un lien direct avec l’activisme du nouveau «califat» terroriste «Daech» ou l’État islamique lequel, dit-on, cherche à s’implanter sur les frontières algéro-libyennes. La dégradation de la situation du côté de nos frontières est aussi accentuée, laisse-t-on entendre, par l’exode massif et incontrôlable des populations issues des pays voisins. La vigilance doit être donc, poursuit-on, de mise. Sur ce point, l’ANP exprime, de la manière la plus claire qui soit, ses inquiétudes. «Ces développements, qui sont de nature à favoriser l’infiltration et le déploiement de groupes terroristes à l’intérieur de notre territoire à travers nos frontières, constituent une menace réelle à la sécurité et la stabilité de toute la région», souligne-t-on. Il est important de noter, pour rester toujours dans le même ordre d’idées, que des mesures spéciales ont été prises pour faire face à tout déplacement douteux des migrants au niveau des «zones sensibles». Rien que pour la semaine qui vient de s’écouler, d’ailleurs, les éléments de sécurité ont réussi à avorter la tentative de fuite de pas moins de 30 Syriens qui s’apprêtaient à rejoindre la Libye, via les frontières. En d’autres termes, l’ANP va resserrer davantage l’étau sur les éléments soupçonnés de travailler, directement ou indirectement, avec les groupes terroristes qui sévissent dans la région.
Un «engagement» que la revue El-djeich réitère à travers le même éditorial. «Afin de faire face à ces menaces, l’ANP se tient prête et vigilante à travers son déploiement le long de nos frontières communes avec les pays voisins, s’acquittant de ses missions constitutionnelles dans le respect des lois et règlements, défendant les frontières nationales, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale, ainsi que la sécurité et la stabilité du peuple algérien qui aspire à édifier un État sûr, stable, développé et fort reposant sur la démocratie, la citoyenneté et les droits de l’homme». Il convient de rappeler en outre que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait, à maintes reprises, souligné que l’État algérien n’allait jamais tolérer la moindre atteinte à sa souveraineté. Le chef de l’exécutif avait également indiqué, lui aussi, que l’Armée nationale populaire (ANP) veillera toujours sur la sécurité de nos frontières, en ripostant avec rigueur à toute attaque visant la stabilité du pays, comme c’était le cas, avait-il dit, suite à l’attaque terroriste qui avait ciblé, en janvier 2013, le site gazier de Tiguentourine (Aïn Amenas).
S. Dadi