Avant de s’envoler, hier, aux Etats-Unis pour parapher, dans une cérémonie sous le contrôle de Washington, les documents de normalisation des relations entre l’entité sioniste et, sans surprise, deux monarchies des pays du Golfe, les Émirats arabes unis et le Bahreïn, le premier ministre israélien, Netanyahou a instauré, après des mois de manifestations exigeant sa démission, un couvre-feu de quatre semaines en Israël, en raison de la pandémie
du Covid-19.
C’est à moins de quelques jours, d’absence d’adoption de déclaration ou ne serait-ce un communiqué par la Ligue arabe, condamnant la normalisation des relations entre l’entité sioniste et les deux monarchies du Golfe précitées, comme proposé dans le document des responsables palestiniens, au Caire, les responsables émiratis et bahreïnis se sont envolés à Washington, pour la signature de l’accord de normalisation de leurs relations avec l’entité sioniste. Longtemps entretenues secrètement et loin des projecteurs, c’est à l’ère du président Trump que l’officialisation est annoncée, à propos de laquelle le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a affirmé, lundi dernier, que cette étape marquera un « jour sombre » dans l’histoire du monde arabe. « Le deal du siècle » comme le nomme le locataire de la Maison Blanche, candidat à la prochaine présidentielle dans son pays, n’étant que le couronnement des étapes franchies par ses prédécesseurs, à la tête des États Unis, démocrates et républicains, compte bien surfer sur ce que Donald Trump considère comme exploit, pour comptabiliser des voix en sa faveur. Alors que des États et des peuples à travers le monde ont condamné, bien avant la tenue de la cérémonie à la Maison blanche, célébrant la normalisation en question, la fuite en avant de Washington, de l’entité sioniste et leurs alliés, le peuple palestinien, non surpris par cette trahison, maintient le cap de sa résistance contre les plans visant la liquidation de la question palestinienne et déclenche son Intifadha , à partir d’aujourd’hui. Une Intifadha contre ce qui se trame non seulement à la Maison blanche, mais aussi ailleurs, comme l’annoncent des responsables, politiques, militaires et diplomates de l’entité sioniste, affirmant la normalisation dans un futur proche avec d’autres monarchies aussi, en citant, dans leurs médias, l’Arabie saoudite et le Royaume du Maroc. Même si ces derniers ont eu à avancer qu’ils ne sont pas prêts à normaliser leurs relations avec les autorités coloniales israéliennes en Palestine, en raison du refus de leurs opinions populaires respectives, ils optent pour la temporisation de l’annonce de la normalisation officielle. Comme en politique et dans les relations internationales il n’y a pas de place au hasard, dans la démarche de Washington et ses alliés, dont les monarchies de la scène arabe, le RDV pris à la Maison blanche, pour la signature du document de la normalisation avec l’entité sioniste, n’est pas le fait d’un hasard. C’est à la veille en effet, de la célébration, demain, jeudi, du 38em anniversaire, jour pour jour, des massacres terribles (du 16 au 19 septembre 1982) par les forces israéliennes des camps de réfugiés palestiniens, que les alliées de la colonisation israélienne de la Palestine se sont retrouvés, pour, encore une fois porter, un coup de couteau, à la cause du peuple palestinien et la paix dans cette région du monde.
Début d’une lutte qui ne se terminera qu’avec la création d’un État palestinien avec El-Qods pour capitale
Dans un communiqué rendu public la semaine passée, la direction nationale unifiée de la résistance palestinienne annonçant « le début d’une lutte qui ne se terminera qu’avec la création d’un État palestinien avec El-Qods pour capitale », les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, des territoires occupés et des camps des réfugiés palestiniens ont été appelés à « lever aujourd’hui des drapeaux noirs ». Aussi, des actions sont prévues, en Allemagne, et en Grande-Bretagne et en France, dont la tenue de manifestations et de sit-in devant les ambassades des Émirats arabes unis et de Bahreïn, dans ces capitales occidentales et d’autres. Dans les territoires occupés, il sera question aussi de manifestations pour dénoncer « le deal du siècle » de Washington et réaffirmer l’engagement du peuple palestinien à mener sa lutte légitime pour sa liberté et son indépendance. Si pour les Palestiniens les peuples de la région et des peuples libres à travers le monde, la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis, le Bahreïn avec l’entité sioniste n’est pas une surprise, Washington étant l’artisan, ces monarchies, faut-il le rappeler, sont principalement le bastion de la Cinquième flotte américaine, pour le Bahreïn et de même pour les Emirats arabes unis. Si en 2019 le président Trump avait annoncé les décisions telles que le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à El-Qods, puis la reconnaissance de l’annexion israélienne du Golan (Syrie) , ou encore l’arrêt du financement de l’Office de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), le peuple palestinien, saura dépasser les étapes difficiles et cruciales, comme l’ont fait des générations de ses enfants, depuis 1948 à ce jour, lui qui en a vécu des trahisons, comme en 1978, avec la normalisation de l’Egypte de Sadat avec Israël, via les Accords de Camp David, que le peuple égyptien dénonce et s’y oppose à ce jour. Par la signature dudit document, à Washington, sous les auspices du président des États- Unis avec la participation d’une délégation israélienne dirigée par Netanyahu et d’une délégation émiratie de haut rang dirigée par le ministre des Affaires étrangères Abdullah bin Zayed et d’autres invités, Washington acte encore une fois, son engagement sans conditions à la colonisation israélienne, qu’il s’agisse d’un président républicain ou démocrate, ce qui est souvent le cas, dans les autres questions internationales. Rappelons que le 13 août dernier, le président américain Donald Trump avait annoncé depuis la Maison Blanche un accord pour normaliser les relations entre les Émirats arabes unis et « Israël » et que d’autres rejoindront la liste, tandis que le chef du Mossad israélien, Yossi Cohen, ont rapporté des médias étrangers, s’est rendu à Abu Dhabi pour tenir des pourparlers en vue de la signature de nombreux accords.
Karima Bennour