Après des mois d’attentes, le ministère du Commerce a, enfin, annoncé l’octroi des licences d’importation de véhicules neufs aux demandeurs de ce sésame au grand bonheur des concessionnaires automobiles restés bloqués pendant des mois, guettant la moindre déclaration de département du Commerce à ce sujet, susceptible de débloquer leur situation.
Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Saïd Djellab a annoncé le nombre de demandeurs auxquels son département a octroyé la licence d’importation de véhicules. Ainsi, sur les quatre-vingt dossiers déposés, il n’y a que quarante qui sont retenus et qui sont éligibles à ce commerce.
Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Said Djellab a expliqué l’objectif de l’instauration de ce système de licence d’importation concernant certains produits, comme le ciment, le rond à béton et les véhicules neufs, qui n’est autre que de réduire la facture des importations de l’Algérie en devise. Ainsi, le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce a fait savoir que la commission intersectorielle a plafonné le quota physique à 15 000 unités par concessionnaire, tout comme elle a plafonné la valeur de la marchandise, sans pour autant annoncer aucun montant. à l’annonce de l’octroi des licences d’importation de véhicule par le ministère du Commerce, la joie n’est pas de mise chez les concessionnaires automobiles. Joint hier par téléphone, certains d’entre eux ont été déçus par ces plafonnements des quotas physiques et de la valeur de la marchandise. Les plus déçus sont ceux qui commercialisent plusieurs marques à l’instar du groupe Elescom Motors qui commercialise plusieurs marques automobiles, l’américaine Ford et asiatiques Isuzu, Kia, camion Daewoo et Tata. Pour ce concessionnaire multimarque qui n’a pas pu avoir les agréments nécessaires auprès du ministère de l’Industrie à temps, lui permettant de déposer son dossier pour une licence d’importation doit devoir attendre 2017 pour voir le brouillard se dissiper sur son activité. Les responsables d’Elescom Ford, filiale du groupe Elsecom Motors, ne comprennent pas pourquoi son agrément traîne toujours au niveau du ministère de l’Industrie, pourtant, disent-ils, leur dossier en bonne et due forme a été déposé au niveau du service concerné du ministère de l’Industrie depuis le mois de février de l’année en cours.
Le cas du groupe Elsecom Motors n’est pas isolé, beaucoup d’autres concessionnaires qui commercialisent plusieurs marques se trouvent dans la même situation. En revanche, d’autres concessionnaires automobiles refusent à tout commentaire, à l’instar du directeur général de Toyota Algérie, Nourredine Hassaïn. «Tant que je ne suis pas destinataire d’un courrier officiel fixant le quota d’importation de Toyota Algérie, je ne peux pas me prononcer sur les déclarations du représentant du ministère du Commerce», a-t-il dit. Nourredine Hassaïn n’a pas compris la déclaration de Saïd Djellab limitant la facture d’importation de véhicule à un milliard de dollars pour l’année 2016, alors que le nombre de véhicules autorisés à l’importation ne doit pas excéder les 152 000 unités pour la même année.
Or un simple calcul mathématique, un milliard de dollars divisé par 152 milles unités, ça fera 6 500 dollars pour l’unité, a-t-il expliqué, estimant qu’il n’existe pas un modèle de véhicule qui peut-être vendu à ce prix. Nourredine Hassaïn a estimé que malgré l’octroi des licences d’importations par le ministère du Commerce, il faudrait attendre au minimum quatre mois pour que les véhicules arrivent sur le marché national et que la situation rentre dans la normale.
Hacène Nait Amara