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Série : Zorro, un centenaire en pleine forme

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Zorro, justicier indémodable incarné par Jean Dujardin dans une nouvelle série vendredi sur la plateforme Paramount+, reste une icône culturelle, au même titre que Tarzan ou Superman, plus de 100 ans après sa naissance sous la plume de Johnston McCulley.
Après une première aventure, « Le fléau de Capistrano », parue en feuilleton dans un pulp magazine californien, McCulley en écrira une soixantaine d’autres, faisant de Zorro un des premiers héros de la littérature américaine. Son nom, désormais entré dans le vocabulaire courant, désigne celui qui se dresse contre l’injustice.

Avant Zorro
McCulley s’est inspiré d’un Mexicain, mi-patriote, mi-bandit de grand chemin, vivant en Californie au XIXe siècle, à l’époque de la ruée vers l’or: Joaquin Murieta passait pour défendre les mineurs amérindiens contre les « gringos ». Le prix Nobel chilien de littérature, Pablo Neruda, a consacré à ce héros populaire son unique pièce de théâtre.
D’autres figures ont donné des idées à McCulley comme « le Mouron rouge », un justicier anglais agissant durant la Révolution française, inventé par la Britannique d’origine hongroise, Emmuska Orczy, au tout début du XXe siècle.

Le pitch
Don Diego de la Vega, jeune aristocrate d’origine espagnole, apparemment inoffensif étudiant, est révolté par les puissants notables, corrompus et cruels, de Los Angeles et de sa région. Quand il s’agit de défendre les pauvres et les opprimés, il se transforme en Zorro (« renard » en espagnol), tout habillé de noir, cachant son visage, sauf sa fine moustache, derrière un loup en tissu pour ne pas être reconnu.
Il peut compter sur son fidèle serviteur Bernardo, muet et qui fait semblant d’être sourd pour mieux jouer les espions, et sur Tornado, son cheval noir intelligent. Autre personnage récurrent, le sergent Demetrio Lopez Garcia, buveur à grosse bedaine, ridiculisé mais plus sympathique que méchant. « C’est un mélange de Robin des bois, Peter Pan et Che Guevara, sans les tragédies », a écrit la romancière chilienne, Isabel Allende, dans son roman « Zorro » (2005).

Une série mythique
La série télé de Walt Disney (78 épisodes tournés de 1957 à 1961) a connu, et connaît toujours, une immense popularité internationale. Son générique est célèbre: « Un cavalier, qui surgit hors de la nuit/Court vers l’aventure au galop/Son nom, il le signe à la pointe de l’épée/D’un Z qui veut dire Zorro ».
C’est Guy Williams – 1m90 et un vrai talent d’escrimeur – qui joue le justicier de cette série, colorisée en 1992. Il y exécute sans doublure tous les duels, alors que la pointe des épées n’était pas mouchetée. « Le vendredi, c’était le jour des combats. Comme ça, en cas de pépin, j’avais quelques jours pour, soit récupérer, soit me recoudre », disait-il. Zorro a fait l’objet de plusieurs autres séries télé, dont une récente adaptation espagnole avec dans le rôle titre Miguel Bernardeau (« Elite »), disponible dans plusieurs pays sur Amazon Prime Video

Le cinéma l’adore
On recense plus de cinquante « Zorro » au cinéma. Les plus célèbres ont été joués par Douglas Fairbanks (1920), Tyrone Power (1940), Alain Delon (1975) et Antonio Banderas (dans deux films en 1998 et 2005).
Le créateur de Batman, Bob Kane, a dit avoir été très influencé par le film muet « Le signe de Zorro », avec Fairbanks, pour inventer son super-héros à la cape noire, et même par le destrier Tornado pour imaginer sa Batmobile.
Depuis 2012, le studio Fox projette une version futuriste de Zorro qui tarde à voir le jour, avec l’acteur mexicain Gael Garcia Bernal.
La BD, la chanson ou les jeux vidéo ont aussi copieusement exploité l’image de Zorro, comme le Français Henri Salvador, qui chantait en 1964: « Eh, eh, Zorro est arrivé/Sans s’presser/Le grand Zorro, le beau Zorro/Avec son cheval et son grand chapeau/Avec son flingue et son grand lasso… ».

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