Dans un contexte dominé par le nouvel essor du mouvement anticolonial traduit dans les luttes armées des peuples palestinien et sahraoui pour leurs droits nationaux, l’Algérie a pris l’initiative de revisiter la dimension africaine de sa Révolution et rappeler le temps où Alger était la Mecque des révolutionnaires à l’échelle continentale et mondiale, ce qu’elle tient à demeurer, dans des conditions nouvelles et encore plus difficiles.
Dans cet esprit, l’Algérie a décidé d’abriter, durant deux jours (23-24 juillet, Alger ), un Séminaire international sur la Révolution algérienne dans sa dimension africaine. Il est organisé par le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit en coordination avec le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avec la collaboration de l’Association internationale des amis de la Révolution algérienne à l’étranger et porte un titre éloquent ; « l’Algérie et l’Afrique… une mémoire commune, un sort commun et un avenir prometteur ». Les travaux du séminaire ont été ouverts hier sous la présidence du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, en présence de membres du gouvernement, de membres du corps diplomatique accrédité en Algérie et de représentants d’organisations nationales. La programme comprend plusieurs communications dont celles portant sur « les liens communs dans le processus d’édification africain », « les opportunités et les initiatives de partenariat pour construire un développement durable » et « l’Algérie: modèle de concrétisation des aspirations africaines »,…. Un documentaire sur la dimension africaine de la Révolution algérienne a été projeté avant l’entame des travaux à la délégation officielle et aux participants composés de plusieurs délégations africaines et d’experts algériens et étrangers. Parmi les participants figurent des noms illustres portés par Zwelivelile Mandela, petit-fils du leader Nelson Mandela, Guy Patrice Lumumba, fils du premier leader de la République démocratique du Congo, et aussi Mme Nkrumah Samia Yaba Christina, fille de l’ancien président ghanéen Kwame Nkrumah, fiers et heureux d’être en Algérie ; des noms qui évoquent le combat douloureux et héroïque de l’Afrique pour une émancipation qui reste encore à conquérir et qui exigera de nouveaux sacrifices, les puissances néo coloniales occidentales n’ayant pas l’intention d’abandonner leurs agissements criminels et leur pillage des richesses du continent. Pour rappel, à propos de Patrice Lumumba : il a été Premier ministre démocratiquement élu et premier chef du gouvernement du Congo indépendant, de juin à septembre 1960 ; il fut destitué sous la pression de gouvernements occidentaux puis assassiné le 17 janvier 1961 par les agents des intérêts impérialistes occidentaux. Au cours du séminaire, un fait hautement symbolique n’est pas passé inaperçu : Zwelivelile Mandela portait le keffieh palestinien. Tout aussi significatifs du ton de ce séminaire : les ambassadeurs à Alger de la République arabe sahraouie démocratique et de l’État de Palestine étaient présents et ont intervenu. Les travaux ont été ouverts par le représentant du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger qui a indiqué que les peuples sahraoui et palestinien ont besoin du soutien de l’Afrique et des partisans de la liberté dans le monde. Le Séminaire est une preuve supplémentaire de l’engagement de l’Algérie dans le processus de libération, d’édification et de développement de l’ Afrique en vue d’un avenir meilleur. La veille, lundi soir, le ministre, Laïd Rebiga, a reçu, au siège du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, les délégations africaines participant au Séminaire. Dans son allocution lors de la réception des hôtes de l’Algérie, le ministre a affirmé que « partant de l’intérêt porté par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la mémoire nationale, le Gouvernement a mis en place des programmes spécifiques dédiés à la mémoire nationale des Algériens, commune à plusieurs peuples épris de liberté et prônant l’anticolonialisme ». Il a fait remarquer que « l’Algérie qui a accueilli par le passé plusieurs grands leaders africains, accueille aujourd’hui leurs descendants dans ce séminaire pour maintenir ces liens ».
M’hamed Rebah
