Le Sahara occidental demeure l’un des derniers territoires au monde où le processus de décolonisation reste suspendu, a déclaré l’ancien directeur adjoint du Bureau des affaires du Cabinet de la Présidence du Nigéria, Ahmed Aminu Ramatu Yusuf.
Dans une tribune, relayée par le quotidien nigérian Premium Times, le haut responsable a dénoncé la persistance de l’occupation marocaine, qualifiant le prétendu « plan d’autonomie » proposé par Rabat de « violation flagrante » du droit international, des résolutions onusiennes et africaines, ainsi que de l’avis consultatif rendu en 1975 par la Cour internationale de justice (CIJ).
Pour M. Yusuf, réduire la solution du conflit sahraoui à une simple autonomie sous souveraineté marocaine revient à nier le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à légitimer une occupation coloniale sous une apparence nouvelle. « Le Sahara occidental n’est pas seulement une affaire d’histoire ou de diplomatie, c’est une question de justice, de vérité et de droits humains », a-t-il affirmé, appelant à une solidarité renouvelée avec le peuple sahraoui dans sa quête de liberté et d’indépendance. L’ancien responsable nigérian a souligné que le mois d’octobre 2025 marquait un double anniversaire : celui de cinquante ans d’invasion et d’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, mais aussi celui du jubilé d’or de la résistance sahraouie. Une résistance, a-t-il noté, qui n’a cessé d’incarner la lutte pour la liberté et la dignité malgré les décennies de répression, d’exil et de violations des droits fondamentaux. Selon lui, ces cinquante années traduisent également un échec politique et diplomatique du Maroc, incapable de convaincre la communauté internationale de la légitimité de son occupation. « Malgré les pressions, la propagande et les projets coloniaux, le peuple sahraoui continue d’exister, de résister et de réclamer ce qui lui appartient de droit : la liberté », a insisté M. Yusuf.
Une manœuvre contraire au droit international
En s’appuyant sur plusieurs instruments juridiques internationaux, le responsable nigérian a rappelé que le prétendu « plan d’autonomie » marocain viole de manière manifeste la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui stipule que « tous les êtres humains naissent libres et égaux », ainsi que l’article 20 (1) de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, affirmant le droit incontestable à l’autodétermination. «Cette tromperie marocaine insulte la logique et contredit non seulement l’avis consultatif de la CIJ, mais aussi les déclarations, résolutions et lois des Nations unies et de l’Union africaine », a-t-il dénoncé. Il a ajouté que ce projet va à l’encontre de tous les plans de règlement internationalement reconnus, transformant le conflit en une prolongation artificielle d’un processus colonial que le monde pensait révolu. Dans sa conclusion, Ahmed Aminu Ramatu Yusuf a réaffirmé que la question du Sahara occidental dépasse les calculs diplomatiques et les intérêts géopolitiques. Elle s’inscrit, selon lui, dans une dimension universelle de justice et de dignité humaine. « La décolonisation du Sahara occidental n’est pas une faveur à accorder, c’est une obligation morale et juridique. Tous ceux qui croient en la liberté et aux droits humains doivent se tenir aux côtés du peuple sahraoui », a-t-il martelé. En soulignant l’importance d’un engagement international sincère pour la fin de l’occupation, l’ancien haut responsable nigérian a appelé les Nations unies et l’Union africaine à assumer pleinement leurs responsabilités historiques. Pour lui, seule une solution conforme au droit international — fondée sur le référendum d’autodétermination — permettra de clore ce long chapitre de colonisation, et de rendre au peuple sahraoui sa souveraineté sur ses terres. Le Sahara occidental, souvent décrit comme « le dernier territoire colonisé d’Afrique », demeure ainsi une plaie ouverte au cœur du continent, rappelant que la décolonisation n’est pas un acquis du passé, mais une lutte encore inachevée pour la justice et la liberté.
M. Seghilani












































