À en croire les propos du Professeur en immunologie, chef de service à l’hôpital de Rouiba et président de la Société algérienne d’immunologie, Kamel Djénouhat, plus de 50% des Algériens ont été infectés par le nouveau coronavirus, depuis son apparition en Algérie en mars 2020, sans développer de symptômes de la maladie.
Selon lui, une étude ayant ciblé 1000 donneurs de sang a révélé que 50% d’entre eux ont été atteints du coronavirus sans symptômes et que le taux d’immunité contre cette pandémie a dépassé les 50% d’où la baisse des cas de contamination à la Covid-19 enregistrée depuis plusieurs semaines. Il est cependant essentiel de relever que les chiffres avancés par le professeur Djénouhat, pourraient ne pas être tout à fait exacte car contrairement à beaucoup de pays, l’Algérie n’a pas opéré de test massif de la population qui pourrait justement permettre de faire d’évaluation exacte de la situation, sachant que les carences en matière de dépistage sont connues de tous. Aussi, beaucoup de flou entoure la question de propagation des nouveaux variants Britannique et Nigerian. D’ailleurs, nombreux sont les spécialistes à avoir déploré un déficit de communication à ce sujet. Parmi eux, l’on cite le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik, qui a fait état la semaine dernière en plus de ce manque d’information, le séquençage limité de ces variants par l’Institut pasteur d’Algérie. Appelant à mettre rapidement les choses au clair, Yousfi a expliqué que quand il n’y a pas d’information il n’est pas possible d’orienter le PCR (et éventuellement le séquençage) quand il y a infection dans un quartier, dans une ville, dans une région. De ce qui est de la nature de ces variants, le spécialiste admet que ces derniers ont globalement les mêmes symptômes et sont diffèrents uniquement sur le plan virulence et donc sévères en terme de dangerosité ce qui rend le vaccin inefficace. Dans ce sens, il a estimé que seul le test PCR est la méthode la plus fiable pour établir la positivité des cas. « Ce test ne permet pas seulement de dénombrer les infections mais établir aussi leur dangerosité. C’est pour cette raison qu’il faut élargir la pratique de ce moyen permettant de contrôler la circulation des virus parmi la population », avait-il recommandé.
«L’Algérie très en retard en matière de vaccination »
Pour ce qui est, par ailleurs, de l’opération de vaccination contre la pandémie, entamée en janvier dernier à travers le territoire national, force est de constater que celle-ci est menée au ralenti. Mohamed Yousfi considère à ce propos que l’Algérie accuse un grand retard en la matière comparée à d’autres pays. Indiquant que le taux de vaccination est de 0,17%, Youssfi a appelé les autorités à accélérer la cadence de la vaccination pour anticiper une éventuelle vague de contamination, à la faveur de l’apparition des variants Britannique et Nigérian en Algérie. Pour rappel, l’Institut Pasteur d’Algérie avait affirmé mardi 23 mars dans un communiqué avoir détecté 6 nouveaux cas confirmés du variant britannique (B.1.1.7) et 15 autres nigérians, de type B.1.525. L’IPA a souligné que le B.1.1.7 a été détecté chez 2 porteurs à Alger, 2 autres à Blida, 1 à Tizi- Ouzou et 1 à Aïn Defla. Pour ce qui est du variant nigérian, l’Institut Pasteur d’Algérie a précisé qu’il s’agit de 8 cas de la wilaya d’Alger, dont deux (2) de la même famille, deux (2) cas de la wilaya de Ouargla (Hassi Messaoud), un 1 cas de la wilaya de Béjaïa, et quatre (4) cas de la wilaya d’Illizi (In Amenas). Vendredi, 26 mars, 114 cas confirmés de (Covid-19), 95 guérisons et 3 décès ont été enregistrés à l’échelle nationale.
Ania Nait Chalal