Les économistes des grandes banques américaines ont estimé vendredi que la croissance des Etats-Unis allait ralentir en 2025 et 2026, et prévenu que plus les surtaxes sur les importations perdurent, « plus le risque de récession augmente ».
Le comité consultatif économique de l’association bancaire ABA, constitué de 16 économistes des plus grandes banques américaines, « anticipe une croissance économique de 2,1% en 2025 comme en 2026, avec des risques croissants de moindre performance pour 2025 », a-t-il indiqué dans un communiqué. Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis avait augmenté de 2,8% l’an dernier, un rythme élevé. Selon le consensus du comité d’économistes de l’American Bankers Association (ABA), la croissance des Etats-Unis restera positive, avec un faible risque de récession, mais cette prévision se fonde « sur un scénario dans lequel les nouveaux droits de douane ne vont pas rester en vigueur toute l’année 2025 », précise son président, Luke Tilley, cité dans le communiqué. « Plus les droits de douane restent en place longtemps, plus le risque de récession augmente », ajoute-t-il. Le comité d’économistes de l’ABA considère aussi que la banque centrale américaine (Fed) « devra probablement relever d’importants défis pour ramener l’inflation à sa cible de 2% ».
Le président de la Fed évoque « un haut niveau d’incertitudes » dans l’économie américaine
Le président de la banque centrale américaine (Fed) a estimé que l’économie des Etats-Unis était confrontée à un « haut niveau d’incertitudes » et que l’institution monétaire pouvait « attendre plus de clarté » sur les réformes engagées par le nouveau gouvernement avant de bouger ses taux. Lors d’un discours à New York, puis pendant la session de questions-réponses qui a suivi, Jerome Powell a répété, vendredi, à plusieurs reprises le mot « incertitudes », évoquant notamment « un haut niveau d’incertitudes ». « Le nouveau gouvernement est en train de mettre en place des réformes politiques significatives dans quatre domaines: le commerce, l’immigration, la politique fiscale et la régulation », a relevé le président de la Fed. Concernant les droits de douane, « il y a encore une grande incertitude sur les produits qui vont être taxés, pour combien de temps et dans quelle ampleur », a-t-il souligné. La politique du président américain Donald Trump en matière de droits de douane, faite d’annonces tonitruantes, de reports sur certains produits ou certaines provenances uniquement, rend nerveux les marchés financiers comme les entreprises, alors que des hausses de prix se profilent pour les consommateurs. Concernant la politique monétaire, et donc la fixation par la Fed des taux d’intérêt qui guident le coût du crédit, « nous n’avons pas besoin de nous presser, et sommes bien placés pour attendre plus de clarté » sur les changements politiques en cours, a déclaré M. Powell.
R. I.