La Task Force des Comités de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a réagi avec fermeté à l’adoption, le 31 octobre, de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies relative au Sahara occidental. Si le texte prolonge pour une année supplémentaire le mandat de la MINURSO, il introduit une nouveauté jugée « préoccupante » par les défenseurs du droit à l’autodétermination : la mention explicite du plan marocain d’« autonomie », qualifiée de « base possible de négociation ».
Selon la Task Force EUCOCO, cette évolution résulte d’un compromis diplomatique imposé par les puissances occidentales, notamment les États-Unis et la France, soucieuses de préserver leurs intérêts économiques et stratégiques dans la région. « Derrière une apparente neutralité, cette résolution marque un glissement politique dangereux », souligne le communiqué. L’organisation rappelle que le plan d’autonomie proposé par le Maroc, s’il est présenté comme un cadre de solution réaliste, « nie le droit fondamental du peuple sahraoui à choisir librement son avenir ». En introduisant cette référence dans un texte onusien, même sans valeur juridique contraignante, le Conseil de sécurité crée selon l’EUCOCO un précédent qui pourrait affaiblir la légitimité du processus de décolonisation encore en cours. La Task Force dénonce une manœuvre qui, sous couvert de diplomatie, renforce la position du Maroc sur le terrain. « Cette inclusion risque de conforter Rabat dans son occupation illégale du territoire sahraoui, tout en poursuivant la répression contre les militants sahraouis et l’exploitation illégale des ressources naturelles », peut-on lire dans la déclaration. Depuis des années, plusieurs rapports d’ONG internationales et de la société civile sahraouie dénoncent les violations des droits humains, les arrestations arbitraires et le pillage des ressources phosphatières et halieutiques dans les territoires occupés. L’EUCOCO fustige également les « interprétations biaisées » qui ont accompagné la publication de la résolution. Elle accuse les médias marocains d’avoir présenté le texte comme une reconnaissance implicite de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Plus grave encore, elle reproche à de nombreux médias occidentaux d’avoir relayé cette lecture sans la moindre vérification, ni la consultation du Front Polisario, reconnu par l’ONU comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui. « Une telle désinformation contribue à brouiller la compréhension du conflit et à normaliser une situation d’occupation contraire au droit international », avertit la Task Force. Dans son communiqué, EUCOCO rappelle les fondements juridiques incontestables du dossier sahraoui : l’avis consultatif de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975, les résolutions successives de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi que le statut du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome selon les Nations unies. Aucun de ces textes ne reconnaît une quelconque souveraineté marocaine sur le territoire. Le seul cadre légitime demeure celui d’un référendum d’autodétermination, que la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) est censée organiser depuis sa création en 1991 — mission jusqu’ici bloquée par l’absence de volonté politique. Face à ce qu’elle qualifie de « dérive diplomatique », la Task Force des Comités de soutien au peuple sahraoui appelle la communauté internationale à la vigilance. Elle exhorte les Nations unies à réaffirmer sans ambiguïté le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à empêcher toute tentative d’annexion directe ou déguisée du territoire sahraoui. « En tant qu’organisations engagées pour la paix, la justice et le respect du droit international, nous demandons que le droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir soit pleinement garanti », conclut le communiqué. Alors que le Conseil de sécurité semble s’éloigner de l’esprit des résolutions fondatrices, EUCOCO prévient : sans respect du droit international et sans référendum libre et équitable, aucune paix durable ne pourra voir le jour au Sahara occidental — un territoire où la décolonisation, entamée il y a un demi-siècle, demeure une promesse inachevée.
M. Seghilani
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