Selon la chaîne américaine CNN, le président des états Unis, qui vient d’entamer son mandat, après avoir prêté serment, hier, aurait demandé, avant le jour j de la cérémonie d’investiture » l’organisation d’un appel téléphonique à Vladimir Poutine » dans les jours suivant son entrée en fonction pour discuter d’une possible rencontre sur le conflit en Ukraine
Une démarche qui s’il elle se traduit, contraste avec l’approche de l’ex-président Joe Biden et son administration qui avait rompu tout contact avec le Président Russe, Vladimir Poutine. Le président élu Donald Trump a chargé ses collaborateurs d’organiser un appel avec le président russe Vladimir Poutine «dans les jours suivant son investiture», a rapporté hier, la chaîne américaine CNN, citant des sources informées. Selon la chaîne, l’objectif de cet appel serait de discuter d’une éventuelle rencontre entre les deux présidents afin de résoudre le conflit en Ukraine. CNN a également noté que, selon une source proche du président élu américain, «un entretien direct avec Poutine est exactement ce qu’il faut pour trouver une solution» qui contribuerait à mettre fin au conflit. Ainsi, selon la chaîne, l’approche de Donald Trump pour résoudre cette question «s’éloigne nettement de celle du président Joe Biden», qui n’a pas contacté Vladimir Poutine une seule fois en trois ans, depuis l’éclatement du conflit en février 2022. Durant sa campagne, Donald Trump avait affirmé qu’il mettrait fin au conflit en Ukraine «en 24 heures» s’il était réélu à la Maison Blanche. Cependant, en janvier, le quotidien britannique Financial Times, citant des responsables européens, a rapporté que le président élu américain avait reconsidéré cette approche et prévoyait de mettre fin aux combats dans un délai de «six mois». Le 14 janvier, Donald Trump a indiqué dans une interview accordée à la chaîne américaine Newsmax qu’il avait l’intention de rencontrer Vladimir Poutine «très rapidement», tout en précisant qu’il devait d’abord «entrer en fonction». Le président russe a affirmé mi-décembre, lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année, qu’il était prêt à rencontrer Donald Trump à tout moment. Son assistant Iouri Ouchakov a suggéré le 16 janvier que la première étape du dialogue entre les présidents pourrait être un appel téléphonique. «Habituellement, le nouveau président […] est le premier à passer un appel», a-t-il noté. Néanmoins, Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, a indiqué le 17 janvier que malgré l’entrée en fonction de Donald Trump, il ne fallait pas espérer de changements dans la position américaine sur le conflit en Ukraine ni «se livrer à des attentes excessives.» Donald Trump doit prendre ses fonctions ce 20 janvier. Il a promis de signer plus d’une centaine de décrets le premier jour de sa présidence et d’annuler tous les décrets «stupides» de son prédécesseur Joe Biden.
Le président élu a également promis de mettre fin au conflit en Ukraine et «d’empêcher une Troisième Guerre mondiale.»
Le MAE Russe Sergueï Lavrov : « l’administration Biden a gravement nui aux relations entre la Russie et les États-Unis »
Un jour avant l’investiture de Donald Trump, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évalué l’administration Biden, critiquant Washington pour la détérioration des relations russo-américaines. Il a indiqué que Trump avait hérité de lourds passifs d’Obama et qu’aujourd’hui la situation était identique avec l’héritage de Biden. Les actions de l’administration Biden ont causé des dommages importants aux relations entre la Russie et les États-Unis, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Selon lui, les fonctionnaires américains, qui ne seront plus à la Maison Blanche dès le 20 janvier, tentent de créer la discorde entre Moscou et Washington afin d’empêcher l’équipe de Donald Trump de prendre le meilleur départ.
Le ministre russe des Affaires étrangères a toutefois nuancé son propos, indiquant que durant la présidence de Donald Trump, la situation était presque identique, Barack Obama lui ayant laissé un lourd héritage : «Les dégâts sont énormes, mais l’administration Trump a également commis de graves dégâts au cours de son premier mandat, en grande partie à cause de l’héritage qu’Obama a laissé avant que Trump et son équipe n’entrent en fonction. Et les sanctions imposées par Obama trois semaines avant l’investiture de Trump étaient tout à fait malhonnêtes et peu éthiques : nos diplomates ont été mis à la porte et cinq propriétés diplomatiques ont été volées. Bien entendu, je dirais que cette démarche n’a pas donné à nos relations [avec l’administration Trump] le meilleur départ possible, et nous constatons que l’administration Biden essaie maintenant d’en faire de même.»
Lavrov et Medvedev houspillent Biden
Sergueï Lavrov a également commenté les propos de Joe Biden, lequel, commentant les résultats de son administration, a tenté de se comparer au président russe Vladimir Poutine, soulignant que c’était lui qui était venu à Kiev, et non le chef d’État russe : «Si un homme politique aussi important que le président américain dresse un bilan de son propre mandat à la tête d’une grande puissance de façon théâtrale en disant : « Moi, j’ai été à Kiev, Poutine, non ! », alors on peut tirer certaines conclusions sur le sérieux avec lequel il remplit ses obligations.» Dmitri Medvedev, ancien président de la Fédération de Russie (2008-2012) et vice-président du Conseil de sécurité, y est également allé de son commentaire sur le travail de l’administration Biden : «Il est clair que ces derniers temps, il ne comprenait pas bien ce qui se passait. Oui, il faut admettre qu’une telle guerre est économiquement bénéfique pour les États-Unis, mais les coûts politiques et la menace réelle d’un conflit fatal sont beaucoup plus graves. […] Le président de la première puissance mondiale n’a absolument pas su faire face à la situation. Résultat : les démocrates ont misérablement perdu les élections. Si le problème de Biden est son incompétence, la faute de son administration est d’avoir consciemment laissé à ses successeurs un héritage de crise très difficile à gérer en ce qui concerne la Russie.»
R. I.