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Séisme du 21 mai 2013 à Boumerdès : 13 ans après, les chalets toujours là pour rappeler le drame

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L’éradication des chalets n’est pas pour demain, dans la wilaya de Boumerdès. Cela fait plus de 15 ans que des milliers de familles vivotent encore dans des chalets qui sont devenus au fil des ans de véritables bidonvilles, qui non seulement nuisent à la santé des occupants mais également ternissent l’image des agglomérations. En ce 13ème anniversaire du séisme qui a frappé la wilaya un certain 21 mai 2003, lequel pour rappel, a causé la mort de plus de 1 291 personnes ainsi que des dégâts matériels très importants, a laissé encore des séquelles. La présence des chalets dans de nombreuses communes de la wilaya démontre l’incapacité des pouvoirs publics à les éradiquer et cela en dépit des promesses faites par les hautes autorités de l’état. En effet, sur les 12 413 chalets implantés, seulement quelque 3.000 ont été démolis suite à des opérations d’attribution de logements lesquelles ont débuté depuis l’année 2013 à travers des localités concernées. L’annonce en grande pompe faite par l’ex-wali de Boumerdés, Kamel Abbas, quant à l’éradication définitive de tous les chalets à la fin de l’année 2016 ne semble pas tenir la route selon un habitant du site des chalets de Boudouaou qui a précisé qu’aucun chalet n’ a fait l’objet de démolition alors que la commune compte le plus grand nombre de sites de chalets . Certes, il a été procédé au relogement de quelques habitants des chalets mais cela est loin de répondre à l’objectif annoncé par les pouvoirs publics.
A l’exception de la démolition des dizaines de chalets au niveau du site de Figuier, Boumerdés, Dellys, Bordj-Ménaiel, des Issers après le relogement des occupants, les sites y existent toujours ou les habitants attendent l’attribution d’un logement neuf. On annonce la distribution de plus de 1700 logements d’ici le ramadhan dans le quota destiné à l’éradication des chalets est en deçà des attentes des familles vivotant dans ces taudis qui ont perdu avec le temps toutes les commodités de vie. Si les familles sinistrées ont été relogées dans des logements neufs, celles occupant actuellement des chalets risquent de rester encore longtemps à cause de la conjoncture économique découlant de la chute du prix du pétrole. Cet état de fait n’a pas été sans conséquence puisque le gouvernement a décidé de geler le programme des 8000 logements destiné au recasement des occupants des sites de chalets qui se trouvent dans une dégradation avancée donc inhabitables quand on sait que la durée de vie de ces chalets ne peut aller au-delà de 10 ans. Ainsi, sur les 12 000 logements prévus à cet effet, seuls 4000 sont en cours de réalisation dont 1500 à Bordj- Menaïel, 1000 à Boudouaou, 1000 à Boumerdés et 500 à Dellys. La propagation des fléaux sociaux, la détérioration du cadre de vie, l’absence d’infrastructures de base, la saleté, le mauvais état des routes, la pénurie d’eau et les fuites sur le réseau d’assainissement tel est le décor décrit par Kamel, un père de famille occupant un chalet au niveau du site de Figuier. «Cela fait plus de 10 ans qu’on nous a promis de nous reloger mais rien n’est fait », se plaigne-t-il. Mohamed un autre habitant du site des chalets de Boudouaou a fait la même description du décor où il est extrêmement difficile de vivre avec ses enfants. « Le désespoir, la maladie, le stress et la misère »sont le quotidien difficile des occupants des chalets qui ont perdu espoir de voir un jour habiter dans un logement neuf, confie-t-il en ajoutant que tous les habitants des 93 sites de chalets vivotent dans les même conditions précaires et ce, dans 28 communes de la wilaya. Pour rappel, ces derniers qui ont été réalisés juste après le séisme du 21 mai 2003 étaient destinés à répondre à une urgence de prise en charge des sinistrés. Ils ont été construits à la va-vite dont de nombreux chalets sont implantés sur des terrains à vocation agricole et touristique notamment sur des zones côtières. Cet état de fait porte un sérieux préjudice au développement économique de la wilaya qui dispose, faut-il le rappeler, des potentialités certaines dans les domaines précités.
Le relogement des habitants des chalets avec l’éradication de ces derniers est une opportunité pour la relance du développement local, lequel n’arrive pas à décoller à cause d’absence d’assiettes foncières notamment dans le domaine du tourisme ou de nombreux sites sont implantés sur des zones d’extension touristique. Au vu de l’état actuel des choses, les pouvoirs publics ne semblent pas avoir tiré les leçons du passé en matière de gestion des catastrophes naturelles.
B.Khider

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