Accueil ACTUALITÉ Sécurité alimentaire : l’autre défi de sécurité nationale ?

Sécurité alimentaire : l’autre défi de sécurité nationale ?

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L’Algérie peut, et doit, assurer sa sécurité alimentaire, que l’on peut considérer aussi comme un défi à relever et qui constitue un véritable enjeu de sécurité nationale. Et le chemin reste encore long pour que le pays sorte de sa dépendance alimentaire envers l’étranger. En effet, selon les derniers chiffres publiés par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’Algérie compte 5,1% de sa population en état de sous alimentation, 32% des enfants de moins de cinq ans présentent une anémie, 15,9% de ces mêmes enfants souffrent d’ un retard de croissance, et enfin 17,5% des adultes sont en surpoids. Cela dit, et du point de vue de la production, même s’il y a un léger mieux, beaucoup reste à faire , puisque le budget affecté à l’importation des produits agricoles est de cinq fois plus important que celui dédié à la recherche en agronomie , une autre aberration de la politique agricole menée par les gouvernements successifs depuis l’indépendance , alors que la recherche est le pilier fondamental pour le développement de ce secteur stratégique, qui n’arrive même pas aujourd’hui à dépasser les 0,2% du PIB , et qui reste malheureusement l’un des taux les plus faibles au monde au grand dam de notre agriculture alors que la moyenne est de l’ordre de 2% du PIB, encore faut -il que ces statistiques soient crédibles, car à notre connaissance , il n’existe pas de cellule propre au sein du ministère de l’agriculture qui assure cette mission de collecte , et nous savons aussi comment sont établis les bilans et la transmission d’information concernant ce secteur bien que vital pour toute la nation. Cependant, tout le monde s’accorde à dire que le potentiel agronomique algérien est illimité, et il est aussi déterminant pour cette sacrée sécurité alimentaire qu’on galvaude à tout bout de champs et qu’on n’arrive pas à atteindre et la transition énergétique dont il est question actuellement. Donc, le défie majeur à relever, ne constitue pas une option, mais une nécessité afin de bâtir une agriculture productive, écologique et de progrès en mettant l’accent sur l’économie du savoir et de la connaissance, et une actualisation du secteur tout autant en matière des ressources humaines, matérielles et foncier agricole. En tout état de cause, le discours politique va dans ce sens du moins en théorie, celui d’une agriculture performante capable d’assurer la sécurité alimentaire pour toute la nation et pour les générations futures. Sauf qu’entre l’intention, et une véritable détermination de changer la donne sur le terrain, il faut une nouvelle évolution dans les esprits, pour bannir à jamais ce syndrome de l’importation qui nous colle à la peau. En ce troisième miliaire, les guerres « alimentaires » sont déjà engagées, et les faibles en payeront le prix fort. C’est la loi de l’existence , être ou ne pas être sur l’échiquier mondial ?
Mâalem Abdelyakine

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