Le ministre de l’Energie, M. Salah Khebri a démenti l’information, relayée par les médias, relative à un recours à un emprunt obligataire auprès des pays et instituions étrangers, tout en rappelant les propos similaires du ministre des Finances. Il n’a pas exclu, par contre, le recours à ce type de financement au niveau du marché financier national. Intervenant hier, lors de l’inauguration de la 6ème conférence nord africaine du pétrole et du gaz, M. Khebri a déclaré que « la situation de Sonatrach n’est pas alarmante puisqu’elle dispose encore de suffisamment de ressources financières ». Mieux encore, « elle engagera des investissements à hauteur de 73,5 milliards de dollars, durant les cinq prochaines années pour booster non seulement l’exploration mais aussi l’exploitation des sites pétroliers et gaziers faiblement exploités jusque-là ». Abordant la question des derniers rebondissements du prix du pétrole, atteignant les 40 dollars depuis plus de 3 mois, le membre du gouvernement a soutenu que l’Algérie « adhère totalement à la décision du gel de la surproduction pétrolière issue de l’accord tenu entre l’Arabie Saoudite et la Russie, » qualifiant cela « d’étape très importante dans le processus de stabilisation du marché ». Il a fait savoir qu’une prochaine réunion regroupant les pays producteurs du pétrole membres et non membres de l’OPEP devra avoir lieu dans vers la fin du mois en cours, en vue d’adopter une position consensuelle servant les intérêts des tous les pays producteurs. Selon lui, « l’Algérie y défendra le principe de réduction de la production ». Interpellé au sujet des énergies renouvelables, M. Khebri a réitéré l’engagement de son secteur dans ce sens, en rappelant qu’un programme est déjà lancé pour la production de 22 000 méga watts d’électricité (solaire, éolienne…). Il a précisé, toutefois, que l’Etat se limitera à son rôle de régulateur, en garantissant des prix à la portée des consommateurs et il ne fera aucun investissement dans ce domaine. Mais il s’engage à acheter toute l’énergie produite. Se sont les entreprises publiques et privées, algériennes et étrangères qui en assureront la production, en suivant les procédures des appels d’offres.
Par ailleurs, lors de son passage par les stands, le premier responsable du secteur de l’énergie a insisté en direction des exposants sur l’obligation de produire au maximum en Algérie. Il s’est demandé comment, après plus de 50 ans d’indépendance, on continue à importer des matériels qu’on peut fabriquer localement, notamment dans la conjoncture difficile que traverse le pays. Pour rappel, cet évènement international compte un riche programme de conférences animées par des experts et anciens hauts responsables algériens et étrangers. Une grande exposition y est également organisée. Elle a rassemblé pas moins de 600 exposants spécialisés dans l’industrie, les métiers, ainsi que les équipements pétroliers et gaziers, représentant au total 28 pays. Il dure jusqu’au 11 du mois en cours.
Des moteurs électriques brésiliens produits en Algérie
L’entreprise privée algérienne GIMELEC et la société brésilienne WEG (représentée dans plusieurs pays) ont signé un contrat de partenariat pour la création d’une société mixte de droit algérien, pour produire des moteurs électriques en Algérie. A la lumière de ce partenariat – selon la règle 51/49 – la partie fera un investissement de 7 à 10 millions d’euros. M. Azzedine Bouredoucene, représentant commercial/export de la filiale WEG France, l’usine est implantée à Relizane où une assiette foncière de 10 000m² lui a été réservée et son inauguration officielle aura lieu au mois de mai prochain. Cette usine produira entre 20 000 et 30 000 moteurs électriques de basse tension et 10 000 autres de haute tension par année. Les équipements, notamment les machines de production, sont de fabrication allemande, a-t-il précisé.Selon ce même responsable, le partenariat entre les deux sociétés, ne date pas d’aujourd’hui, puisque des actions et des échanges de ce genre ont lieu depuis 2006. Il s’agit là de la 40ème usine créée à l’échelle internationale, par WEG, qui produit environ 30% des moteurs électriques dans le monde, a-t-il ajouté.
Lyes Azizi