Le Conseil de sécurité a prorogé d’une année le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Faute de consensus voulu par les Etats-Unis, rédacteur du projet de texte, la résolution mise au vote a été adoptée par 13 voix pour et deux abstentions, celle de la Russie et de l’Afrique du Sud.
La résolution 2548 (2020) appelle notamment les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Le texte demande au secrétaire général de nommer le plus rapidement possible un nouveau représentant spécial pour faciliter le processus de négociation devant conduire au référendum d’autodétermination. Un processus rappelé en préambule de la résolution avec la mention des précédentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sur la décolonisation du Sahara occidental. Jusqu’en 2017 inclus, le mandat de la MINURSO était renouvelé par cycle de 12 mois. En avril 2018, les Etats-Unis, pays porte-plume, avaient obtenu un renouvellement semestriel, l’idée étant que la Mission devait soutenir les bons offices de l’Envoyé spécial du Secrétaire général et qu’un renouvellement plus court était un moyen de démontrer la détermination du Conseil en ce sens.
Alors que les Etats-Unis souhaitaient que le texte soit approuvé par consensus, le vote a enregistré l’abstention de la Russie et de l’Afrique du Sud. Moscou considère que le principe de l’autodétermination du peuple sahraoui n’a pas été suffisamment souligné dans la nouvelle résolution.
Lors de la séance de vote plusieurs membres du Conseil ont appelé le Secrétaire général à désigner sans tarder un nouvel émissaire au Sahara occidental pour succéder à l’ancien président allemand Horst Köhler.
Le Front Polisario a, à plusieurs reprises, dénoncé le Maroc qui n’avait aucune intention de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ou de lever les obstacles aux efforts de la communauté internationale pour le règlement du conflit. Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, M. Sidi Mohamed Omar, a soutenu récemment que le Front Polisario n’attend rien de nouveau de ces consultations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso, expliquant que les consultations ne rapportent rien de nouveau par rapport à la session de l’année dernière au cours de laquelle le mandat de la mission de l’ONU a été renouvelé pour une nouvelle année.
Le diplomate sahraoui a déclaré que l’absence d’un émissaire de l’ONU ne sert pas le processus politique qui est dans un état de paralysie complète depuis la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, l’ancien président allemand Horst Köhler, en mai dernier.
Lors des négociations du texte l’Afrique du Sud a estimé que la situation politique stagnante justifiait un libellé plus fort dans la résolution de cette année au lieu d’adopter un texte très similaire à la résolution de l’année dernière.
Plusieurs autres membres du Conseil de sécurité ont également estimé qu’il était temps d’inclure un appel plus ferme au Secrétaire général pour qu’il nomme un envoyé spécial. La résolution souligne la nécessité de nommer un Envoyé personnel dès que possible.
Le secrétaire général de l’ONU qui avait présenté cette année un rapport contesté par le Front Polisario, s’était cependant déclaré « convaincu qu’il est possible de trouver une solution à la question du Sahara occidental, malgré la suspension du processus politique depuis la démission de mon envoyé personnel, Horst Köhler, pour raisons de santé ». » Cette année encore la résolution onusienne n’évoque pas suffisamment la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental, au moment où les Sahraouis sont réprimés au quotidien dans les grandes villes occupées du Sahara occidental.
M. Bendib