Alors que l’on constate une hausse des offensives militaires sahraouies, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit demain à miparcours du mandat de la MINURSO pour une évaluation des derniers développements au Sahara occidental et de l’impasse politique en raison du blocage par le Maroc de la nomination d’un nouvel émissaire du secrétaire général. Avant cette réunion l’appareil diplomatique sahraoui s’est mis en branle, pour mettre le Conseil de sécurité qui sera présidé par le Vietnam devant ses responsabilités , d’autant qu’il n’a pas réagi à la reprise de la guerre depuis la rupture par le Maroc du cessez-le- feu. Pour le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Omar, le Conseil de sécurité doit faire preuve » de conscience quant à la gravité de la nouvelle situation au Sahara occidental » et « à prendre des mesures concrètes pour traiter sérieusement la situation », lors de sa réunion à huis clos le 21 avril en cours. « Toute autre position que prendra le Conseil de sécurité ne constitue que le prolongement du statu quo », a-t-il dit .Sur la désignation d’un envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Sidi Omar a révélé que le problème du retard dans la désignation du nouvel envoyé réside dans « les conditions préalables posées par l’État d’occupation marocaine et sa position obstructionniste. Il a ajouté que la « désignation d’un envoyé personnel n’est pas une fin en soi pour la République sahraouie, mais plutôt un moyen de conduire le processus de paix vers un règlement juste et permanent basé sur le respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. » il a rappelé l’attachement de son pays aux conditions de compétence, d’intégrité et d’indépendance dont doit faire preuve tout nouveau envoyé personnel », indiquant que « certaines parties font de cette question un moyen pour tenter de détourner l’attention sur la nouvelle agression marocaine. » À propos des déclarations du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken lors de son entretien avec le SG de l’ONU concernant l’appui des ÉtatsUnis aux négociations politiques entre les deux parties au conflit au Sahara occidental, M. Sidi Omar a souligné que la RASD suit de près les déclarations et les positions de la nouvelle administration américaine sur la question du Sahara occidental. » Toutefois, il n’y a pas eu de position franche à l’égard de la décision prise par le président américain sortant concernant la souveraineté présumée du Maroc sur le Sahara occidental « , a-t-il ajouté. « Nous attendons toujours que cette décision soit révisée, car contraire aux principes de la légalité internationale et la politique américaine envers la cause sahraouie », a-t-il dit , soulignant que cette décision « est relativement gênante pour les États-Unis » en sa qualité de membre au collectif « Amis du Sahara occidental » et responsable de la rédaction des avant-projets de résolution sur le renouvellement du mandat de la Minurso. Il faut d’autre part indiquer que la réunion du Conseil de sécurité intervient après la dernière décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sur la question sahraouie et qui constitue un pas important qui renforce le rôle historique de l’UA, ex- Organisation de l’Unité africaine (OUA) à l’origine du plan de règlement ONU – OUA accepté par les deux parties en 1988. La RASD a fait part de sa disposition à coopérer entièrement avec l’UA et ses instances concernées en vue de parvenir à une solution pacifique et durable au conflit entre les deux pays membres de l’UA, conformément aux résolutions y afférentes du Conseil de la paix et de sécurité de l’UA, n’ont cessé de rappeler les dirigeants sahraouis. D’un autre côté, l’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a déclaré que la décision de l’ex-président américain, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue « souveraineté » du Maroc sur les territoires sahraouis est « irréfléchie » et « dangereuse ». Il a plaidé pour le retour des États-Unis à leur position antérieure en faveur du plan de règlement de l’ONU. M. Ross a rappelé que l’ancien Conseiller à la sécurité des États-Unis, John Bolton et lui-même ont abordé, le 14 avril dernier, lors d’une visioconférence organisée par le Barreau de New York la question du Sahara occidental et son examen par l’administration Biden. L’ancien diplomate américain, réaffirme son rejet de la décision de Trump « en raison du tort que cela causerait sur trois fronts, à savoir, le processus de négociation, la région et la politique américaine ». « Bolton et moi avons demandé son annulation. Bolton l’a fait parce qu’il croit qu’un référendum pour déterminer l’avenir du territoire sahraoui reste possible et devrait être organisé », a estimé Ross. »À ce jour, aucun autre grand pays – pas même la France – n’a emboîté le pas, et pour cause : La décision était gratuite ». Pour ce qui est de la France allié inconditionnel du Maroc le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati , a souhaité voir Paris « revenir à la raison et l’Onu s’acquitter pleinement de son rôle dans l’application de la légalité internationale loin des solutions douteuses, que le Maroc tente d’imposer par la force. « La France est impliquée jusqu’au cou dans le soutien de la politique de l’occupation marocaine au Sahara occidental, ce qui l’amène à adopter des tactiques et des positions entravant le rôle de l’Onu dans la région », a-t-il dit.
M. Bendib