Une conférence internationale sur les ressources naturelles du Sahara occidental sera organisée les 19 et 20 octobre à Gonfreville-l’Orcher (Normandie, France), ont annoncé les organisateurs. La décision d’organiser cet événement a été prise à l’issue d’une réunion, tenue à l’Assemblée française, autour du député Jean-Paul Lecoq, du maire de Gonfreville-l’Orcher, Alban Bruneau, du représentant du Front Polisario en France, Oubi Bouchraya, ainsi que de la secrétaire générale de l’Association des amis de la RASD (AARASD), Nicole Gasnier. Selon ses initiateurs, la conférence devra réunir, outre les responsables sahraouis, des avocats, des experts, des professeurs universitaires ainsi que des membres de la société civile qui agissent à travers le monde pour la protection des richesses naturelles sahraouies. «Le but de la conférence est d’élaborer un plan d’action qui garantisse la souveraineté du peuple sahraoui sur son territoire et ses richesses», a indiqué la même source, rappelant que depuis les deux arrêts successifs de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), les 21 décembre 2016 et 27 février 2018, sur les accords commerciaux bilatéraux entre l’UE et le royaume du Maroc, «il est apparu clairement que le Sahara occidental est +un territoire séparé et distinct+ de celui du Maroc, où ces accords ne peuvent par conséquent s’appliquer». En effet, la CJUE a établi, à travers ces arrêts, que toute exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui, représenté légalement par le Front Polisario, constitue une violation de son droit à l’autodétermination, un droit imprescriptible pour le peuple d’un territoire non autonome. Pour l’AARASD, il s’ensuit une «grande responsabilité» pour l’Union européenne, qui «est tentée de passer par dessus le droit pour complaire à son partenaire marocain», relevant cependant que «ce serait aux dépens de sa crédibilité et au risque d’un échec, car le Front Polisario et ses avocats sont déterminés à défendre judiciairement jusqu’au bout le droit du peuple sahraoui à disposer de ses ressources naturelles». Suite à l’arrêt de la CJUE sur l’accord de pêche UE-Maroc, le Front Polisario avait demandé, rappelle-t-on, l’ouverture de «négociations directes» avec la Commission européenne pour conclure un accord international qui «permettra aux entreprises européennes d’exercer leur activité sur le territoire ou dans les eaux adjacentes dans le respect du droit et la sécurité juridique», soulignant qu’il est «prêt à ce dialogue sans aucun préalable». En février dernier, les participants à la conférence «Syndicalistes et solidarité avec le Sahara occidental», organisée au Parlement européen à Bruxelles, avaient exprimé leur «profonde inquiétude» face à la persistance du pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, appelant l’UE et ses institutions à «condamner clairement» toute exploitation illégale de ces ressources. Le Sahara occidental, territoire non autonome occupé illégalement par le Maroc, avec le soutien de la France, depuis 1975, est potentiellement riche en matières premières, notamment le phosphate, en ressources halieutiques du fait que ses zones maritimes sont les plus poissonneuses au monde. Selon des données communiquées par les Sahraouis, «les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an», des revenus qui sont «utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui pour son droit légitime à l’autodétermination».
M.B.
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