La coopération algéro-libyenne, dans le cadre du soutien de l’Algérie à la feuille de route en faveur du règlement pacifique et global de la crise libyenne, est au centre des discussions entre la délégation algérienne conduite par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en visite depuis hier en Libye et les responsables du Conseil présidentiel, du Gouvernement d’union nationale et du Haut Conseil d’État libyens. E n effet, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum , s’est rendu, hier, en Libye, à la tête d’une importante délégation, dont le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud et de hauts responsables, a annoncé, un communiqué du département ministériel de Boukadoum. Si cette visite est l’occasion pour le chef de la diplomatie algérienne de rencontrer les représentants des nouvelles autorités exécutives libyennes au niveau du Conseil présidentiel, le Gouvernement d’union nationale et le Haut Conseil d’État, elle a l’opportunité, selon la même source, « de faire le point sur la coopération algéro-libyenne » dans le cadre du soutien de l’Algérie à la feuille de route pour le règlement « pacifique et global de la crise libyenne », précise le communiqué. Le déplacement du chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum en Libye, à la tête d’une délégation intervient après un mois de son entretien téléphonique, fin mars dernier, avec son homologue libyenne, Nadjla al-Mangouche, lors duquel il lui a réaffirmé « le soutien de l’Algérie aux nouvelles Autorités libyennes dans leurs démarches d’unification des institutions et d’organisation des échéances électorales », prévues pour rappel, décembre prochain. Autre point abordé lors de l’entretien téléphonique entre les deux chefs de la diplomatie, algérienne et libyenne, la coopération bilatérale, à propos de laquelle «la détermination commune d’insuffler une plus grande dynamique entre nos deux peuples frères dans différents domaines » a été réaffirmée, a indiqué, le ministre Boukadoum dans un Tweet. Il est à noter que le déplacement, hier, de la délégation algérienne, conduite par le MAE, en Libye, intervient au lendemain de l’adoption, vendredi dernier, par le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) de deux résolutions sur la Libye, réaffirmant le retrait de Libye de toutes les forces étrangères et mercenaires, la nécessité de la tenue des élections générales le 24 décembre, et l’impératif respect du cessez-le-feu, instauré depuis le 23 octobre, et approuvant le soutien et la mise en œuvre de mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Nul n’ignore que le processus politique en cours en Libye est des plus sensibles, un processus qui s’est développé sur fond d’un cessezle-feu « demeurant fragile » pour des observateurs de la scène libyenne et des interférences et ingérences de pays étrangers à la région, lequel cessez le feu est menacé par la présence de mercenaires étrangers et des miliciens. Il est à rappeler que le nouveau Gouvernement libyen d’unité nationale conduit une étape de transition qui prendra fin avec la tenue d’élections présidentielle et parlementaire, le 24 décembre prochain, selon la feuille de route adoptée par le dialogue inter-libyen, en vue de permettre à ce pays et son peuple de renouer avec la vie politico-institutionnelle, interrompue, depuis près de dix ans. L’Algérie qui ne manque pas de plaider et de consentir des efforts , en faveur d’un règlement politique de la crise dans ce pays voisin, à travers un dialogue inter-libyen devant aboutir à « l’édification d’institutions légitimes et unies », a pris part pour rappel, à la Conférence de Berlin sur la Libye, lors de laquelle, il a été souligné, l’impératif instauration du cessez -le-feu, avec la formation du Comité libyen 5+5 et le lancement du dialogue politique inter-libyen, pour le règlement de la crise libyenne et préserver l’unité de ce pays frère et voisin à l’Algérie. L’Onu qui a fait état, décembre dernier, de la présence de 20 000 mercenaires étrangers en Libye, ce nombre (et peut être plus), atteste incontestablement sur le danger qui pèse, non seulement sur la Libye, mais aussi sur ces voisins dont l’Algérie soucieux que la Libye renoue dans la durée avec la sécurité et la stabilité, après avoir été durant près de dix ans le théâtre d’une guerre et de conflits armés, par procuration, entre puissants acteurs étrangers, ayant aussi eu recours à acheminer des milliers de mercenaires étrangers, en Libye. Les questions de coopération en matière de sécurité entre la Libye et l’Algérie devront sans nul doute être au menu des discussions et rencontres entre les deux parties, à l’occasion de la présence de Sabri Boukadoum depuis, hier, en Libye, avec notamment son collègue de l’executif d’Abdelaziz Djerrad, le minsitre de l’intérieur, Kamel Beldjoud. Il est à rappeler, que le Président Tebboune a affirmé, 4 avril dernier, que l’Algérie « était prête à apporter l’aide et l’accompagnement aux Libyens lors de la prochaine étape du règlement politique et d’édification », rappelant que notre pays «n’a eu de cesse d’appeler à l’évacuation des mercenaires et au retrait des forces étrangères de Libye ». Déclarant que l’Algérie « est disposée à apporter l’aide nécessaire à la République de Libye si elle le sollicite pour l’organisation des élections à la fin de l’année, sous l’égide des Nations unies ». Le Président Tebboune poursuit qu’ « à la faveur du retour de l’Algérie sur la scène libyenne, après dix ans d’absence, ce pays voisin a connu des développements positifs et se dirige aujourd’hui vers la voie qu’elle n’a eu de cesse de préconiser » , en l’occurrence, cite-t-il, « l’impératif du règlement de la crise dans un cadre ‘libo-libyen’, et l’évacuation des mercenaires et des forces étrangères et de l’organisation d’élections », a fait observer le Chef de l’État. Karima Bennour
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