Le président de la Chambre basse du Parlement, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa serait sur la sellette. Selon des sources généralement bien informées, le troisième homme de l’État se trouve dans le collimateur de Saâdani qui, dit-on, lui reproche de «coordonner» avec Belkhadem et l’ancien chef du groupe parlementaire, Ayachi Daâdoua, au lieu de travailler avec la direction de l’ex-parti unique. Le «recrutement» d’un fils à Belkhadem pour travailler au sein de l’APN, il y a de cela plus de deux mois, a fait que le fossé s’est creusé davantage entre les deux hommes. «Celui-ci (le fils, ndlr) n’occupe aucun poste au sein de cette institution et Ould-Khelifa est accusé de vouloir opérer un véritable coup de force pour convaincre l’administration, par le biais du vice-président de l’Assemblée populaire nationale, Azzeddine Boutaleb en l’occurrence, à lui délivrer un P-V d’installation», précisent encore les mêmes sources lesquelles ajoutent que les relations entre Saâdani et Ould-Khelifa se sont nettement dégradées, ces derniers temps. Le SG du FLN n’a pas du tout apprécié, poursuit-on, le fait que le président de la Chambre basse du Parlement ne coordonne plus avec lui, comme c’était le cas auparavant. Autre «grief» retenu contre le troisième homme de l’État: le traitement qu’il réserve à l’ex-conseiller spécial du président de la République, en laissant à sa disposition quatre véhicules de l’APN. «Le secrétaire général déchu dudit parti les garde toujours bien que le chef de l’État ait mis fin à toutes ses fonctions au sein des institutions de l’État», rappellent nos sources. Tout ces «comportements» de l’ancien président du Haut-Conseil de la langue arabe auraient, dit-on, suscité l’ire et le courroux du successeur de Belkhadem. La colère de Saâdani, enchaîne-t-on, est telle que ce dernier pourrait même opter pour une «solution radicale», et ce, à travers l’éjection de Ould-Khelifa de son poste du président de l’Assemblée populaire nationale. Comment ? «Cela se fera à travers une pétition qui sera signée par les députés du parti», explique-t-on encore. Il s’agit, en fait, estime-t-on, d’une guerre «non-déclarée». L’autre question aussi pertinente soit-elle qui se pose est celle de savoir si la tâche consistant à convaincre les parlementaires de la nécessité de lâcher leur «idole» sera aisée pour Saâdani ? D’autant plus que, selon toujours les mêmes sources, l’ancien chef du groupe parlementaire, Ayachi Daâdoua, «contrôle» certains députés pour la simple raison que ceux-ci avaient figuré dans les listes de candidatures approuvées avant les précédentes législatives grâce à son intervention. En tout état de cause, assure-t-on, une chose est sûre : l’homme fort de l’ex-parti unique est loin d’apprécier l’attitude de Mohamed-Larbi Ould-Khelifa. Et ce bras de fer «non-déclaré» risque de faire des dégâts, du moins au sein de l’Assemblée populaire nationale.
Soufiane Dadi