Selon le Magazine ISN (Actualités internationales des supermarchés), la fraise algérienne met en évidence une occasion en or d’exportation concernant ce qui pourrait être l’un des fruits les plus recherchés du pays sur les marchés internationaux.
La fraise qui a fait son entrée sur le marché depuis quelques semaines, précédant même le mois de Ramadhan, sans attendre la période traditionnelle de récolte, qui est début avril, domine les étals des marchés en Algérie. Elle a été produite en abondance et livrée à un prix qui est descendu au niveau du prix d’autres légumes, comme la pomme de terre, ou plus bas. Il ne s’agit pas seulement de la culture sous serre mais de la culture plein champ. On savait que la récolte de l’actuelle saison agricole 2024-2025 allait être abondante. Au début de cette année, déjà, les services agricoles de la wilaya de Skikda, par exemple, prévoyaient une production excédant les 1 900 quintaux de fraises. Deux raisons à cela : les superficies consacrées à ce fruit et le rendement à l’hectare. Heureusement, le climat a été clément. Il n’y a pas eu de phénomènes météorologiques extrêmes, avec les inondations dévastatrices comme l’an dernier à Jijel où elles avaient causé de gros dégâts aux cultures. Malgré cela, la wilaya de Jijel avait réussi en 2024 à exporter des fraises vers le Sultanat d’Oman et la Côte d’Ivoire, grâce à la détermination des agriculteurs soutenus par la Chambre d’agriculture de la wilaya. C’est à peine le début de l’ouverture de nouveaux marchés internationaux pour les produits agricoles, encouragée par les mesures prises par l’État, dans la promotion des opérations d’exportation, notamment grâce aux nouvelles lignes aériennes vers des pays africains. Ainsi, les produits agricoles ont pris leur part dans les exportations d’une valeur de 1,8 million d’euros vers des pays africains et européens réalisées durant l’année 2024 par la wilaya de Tiaret. Il s’agit des quantités de cacahuètes envoyées en France, des expéditions d’oignons vers l’Italie et des expéditions de noyaux de pêche vers la Turquie. En 2024, 221 milliards de DA en 2024 ont été destinés par la Banque d’agriculture et du développement rural (BADR), au financement de toute formule d’investissement, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2023, portant ainsi le montant global des financements accordés jusqu’à fin 2024, à 1 983 milliards de DA. S’agissant de la répartition géographique de ces financements, la région des Hauts Plateaux et les wilayas du Sud ont eu la grosse part. Il y a quelques jours, à Mila, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a fait savoir que l’accord a été donné pour l’élaboration d’une étude en vue de l’extension des surfaces agricoles irriguées dans cette wilaya à partir des eaux du barrage de Beni Haroun. Elles s’ajouteront au périmètre irrigué de Teleghma qui couvre une superficie de 4 447 hectares. C’est le résultat d’une coordination étroite et continue entre le ministère de l’Hydraulique et le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, visant à répondre aux préoccupations des agriculteurs et de développer l’irrigation agricole. L’attention accordée au secteur de l’agriculture s’est traduite tout récemment par l’accent mis par le président de la République, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée lundi dernier, sur l’importance stratégique du Recensement général de l’agriculture (RGA) pour une prise de décision optimale, la modernisation du secteur agricole et le renforcement de son rôle dans la sécurité alimentaire. Le président Tebboune a instruit le ministre de l’Agriculture d’approfondir l’opération en incluant toutes les filières, les têtes de bétail par catégorie, la répartition géographique de la production, les périmètres irrigués ainsi que le nombre d’arbres fruitiers par variété, notamment les oliviers et les palmiers. Les experts ont salué cette décision qu’ils ont qualifiée de « stratégique » pour l’avenir du secteur agricole et de l’économie nationale. Ainsi, les services du Commerce pourront anticiper les besoins régionaux en infrastructures de stockage et de distribution, le secteur industriel pourra implanter des usines agroalimentaires en fonction des potentialités agricoles de chaque région et les services chargés de réaliser les opérations d’exportation des surplus pourront eux aussi s’y préparer.
M. R.