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Ryad Mahrez : Roi d’Angleterre

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De Sarcelles à Leicester en passant par l’E.N, le Fennec, loin d’être dépaysé chez les Foxes (on ne change pas de famille), il a fallu du courage pour s’imposer. Parcours d’un jeune pétri de classe et qui écrira seul son destin. À la seule force de l’abnégation. D’un courage sans faille. Et une réussite qui fait débat. Le genre de ces rêves impossibles qui se réalisent et battent en brèche les idées reçues. Mahrez ou la belle histoire d’un jeune qui donnera un autre sens, une nouvelle signification à la réussite dans le haut niveau ou comment aller au bout de son rêve.

Aussi grands que le championnat qu’ils dominent
Chronique d’une reconnaissance internationale écrite seulement, en secret, dans un coin de la tête d’un artiste venu d’ailleurs. Chronique d’un conte de fée que personne n’annoncera. Trop frêle, trop petit. Trop de … «défauts» et un physique qui ne paie pas de mine, disait-on par exemple du côté de la Cannebière, le fief d’un O. Marseille à la dérive et filant droit sur la Ligue 2 française. Un artiste auquel personne ne faisait attention et qui lui filera entre les doigts. Petit Mahrez (par la taille peut-être) mais tellement grand par le talent, aura constitué, à l’instar de son équipe de Leicester, une des plus belles découvertes, pour ne pas dire surprise, du plus grand des championnats interclubs en Europe (et donc au monde) a fait un drôle de rêve.
Y a tellement cru qu’il le réalisera en menant son équipe à une hallucinante performance, un incroyable exploit. Tout simplement sur le toit de la Perfide Albion devant une impitoyable concurrence. Leicester et Mahrez y ont cru. Jusqu’au bout. Sans jamais baisser les bras. En restant fidèles à leur philosophie de jeu.
à cette envie permanente d’en découdre qui déstabilisera plus d’un. Leur permettra de damer le pion à de légendaires écuries, de vraies terreurs sur le royaume et qui ont pour initiales prestigieuses, des références mondiales, Man United, Man City, Arsenal et autres Chelsea ou Liverpool. Dimanche soir a donc eu lieu la cérémonie où, finalement et sans surprise (c’était dans l’air), le nom du successeur de la perle Belge et milieu de terrain d’un Chelsea convalescent, Eden Hazard, au titre de meilleur joueur de Premier League, a été dévoilé.
Il est de consonance algérienne. Ryad Mahrez qui, et à l’image du parcours formidable de son club, a (on le savait déjà depuis quelques jours grâce à des fuites savamment organisées) a survolé un panel de concurrents (les autres nominées avaient pour noms, s’il vous plaît, Jamie Vardy et N’golo Kanté, ses deux coéquipiers de club avec lesquels il a affolé les compteurs, démenti bien des pronostics et dérouté, semaine après semaine, les bookmakers, Harry Kane, Dimitri Payet, et Mesut Özil ) pas tombés de la dernière pluie.
Un joli, très beau succès pour un garçon au talent certain que rien ni personne (en tout cas ils étaient tellement rares les «spécialistes» à croire en ce petit dont les «chances de percer dans le haut niveau étaient presque nulles» mais qui défiera dame nature en trouvant dans ses manques physiques la force nécessaire pour voler très haut dans le ciel de Sa Majesté et donner une leçon magistrale aux tenants d’un football «total» dévoyé où les petits de taille n’ont pas de place) ne destinait à une telle carrière.

Et la lumière fut
Mahrez par ci, Mahrez par là, Mahrez partout. Mahrez, un nom à retenir. Mahrez qui, du haut de son 1,79m et ses 61 Kgs, s’impose dans un des championnats les plus durs de la planète. Les plus suivi. La pression ? Il ne connaît pas. La passion, oui. En jouant comme il sait le faire. Simplement mais en vrai artiste. En sorcier du ballon. Et on l’aura vu dimanche, quelques heures avant de prendre l’hélicoptère devant le mener à Londres pour une standing ovation venant de ses pairs, l’ensemble des joueurs de Premier League, unanimes à reconnaître en lui le N°1. Tout simplement le meilleur de tous.
Un dimanche comme les autres. Ordinaire. Qui verra le milieu international algérien, face à Swansea City, ouvrir la voie à ses camarades en ouvrant le score (il porte son capital buts à 17, en plus de 11 passes décisives) dès la 10e mn. Au bout, un large succès (4-0) et le rêve qui continue, Leicester qui conforte son statut de leader, maintient l’écart avec son dauphin, Tottenham, et fait un nouveau pas vers une couronne historique dans une partie toujours aussi bien maîtrisée. Comme les Foxes en donnent la preuve depuis le coup d’envoi d’un exercice anglais pas comme les autres. Renversant. Riyad Mahrez qui brille à nouveau en l’absence d’une autre révélation, anglaise celle-là, l’autre star et buteur-maison. Sans grosse pression en dépit d’une «lourde responsabilité.» En se montrant encore une fois décisif. Une réalisation et une prestation de premier ordre, alors que débutait le sprint final avant la ligne d’arrivée dans trois étapes maintenant. Un Mahrez tout feu tout flamme même s’il se montra tout juste physiquement. Mais égal à lui-même en faisant des misères à ses adversaires directs. Toujours aussi incisif et dangereux sur les contres. Qui donnera encore raison à son fantasque coach, Ranieri, le très avisé et rusé technicien italien qui le libèrera une fois pour toutes, lui permettra de survoler la compétition. Qui, surtout, ne se trompera pas en inondant carrément de louanges son chef d’orchestre, la dernière, reprise par les médias du monde entier, sous la forme de propos sans équivoque quant à la relation particulière le liant à son poulain. On lit et apprécie : «Il est fantastique, Riyad est notre lumière. Quand il se met en marche, il change le visage de Leicester. Sans lui c’est plus compliqué.» Bien dit parce que, dans ce dernier succès, comme lors de toutes les sorties victorieuses de cette formation qui luttait la saison dernière, à cette époque, pour le maintien (acquis sur le fil) et qui se surprend à jouer aux maîtres, surprend tout le monde, la lumière viendra de l’Algérien qui s’en ira, la partie à peine lancée, déchirer la défense adverse et trouver la faille.

Mahrez, dans le texte !
Une réalisation à la Mahrez qui annoncera un cavalier seul. L’imminence d’un sacre qui fera date. Autant que cet immense bagage d’un joueur sorti de nulle part et qui s’amuse comme pas possible. S’amuse à rappeler à tous ceux qui ne lui ont pas fait confiance (qu’en pensent encore les responsables de Marseille après avoir laissé filer une telle perle ?) qu’il est de la graine des champions. Rappelle à tous, toujours du côté de l’Hexagone, combien les préjugés sont tenaces, ont la peau dure, les regrets ne servant jamais à rien comme le disent les sondages qui font de l’Algérien «deuxième binational le plus regretté» avec 23% des 17 443 personnes qui ont voté, lui qui n’a pourtant jamais connu les joutes de la Ligue 1. Un départ hors France qui changera son destin puisqu’il se révèlera en E.N (version Halilhodzic) avant d’éclater sous les ordres d’un certain Ranieri avec qui les choses semblent peut-être aller facilement, tellement vite mais sans toutefois le déstabiliser, la patience étant une de ses grandes qualités.
La modestie comme le joueur le plus décisif de Première League le confirme avec ces déclarations à chaud après la promenade de santé contre la dernière victime en date, Swansea, lorsqu’on lui demandera le secret de la réussite des Foxes : «On ne lâche rien. C’est là notre marque de fabrique.» Celui qui figure, comme à la parade, dans l’équipe de l’année en Premier League, a mis Leicester sur la bonne voie et lui a permis de grandir, est sur la bonne voie.
A grandi. Tellement qu’il fait tourner la tête aux plus grands du Vieux Continent. Sans s’enflammer. Garde la tête froide, bien sur les épaules lorsqu’il évoque son avenir malgré les sollicitations et la forte pression exercée par les Barça (rien moins que çà) et autres monstres sacrés de la planète football.
Qui mieux qu’un rival pour mieux s’exprimer sur les qualités de celui qui est courtisé de partout ? Un certain Cesc Fabrégas qui, sous le charme de l’Algérien, aura, sans trop réfléchir, ces mots pour un météorite imposant le respect parmi ses pairs qui n’ont pas hésité à le consacrer nouveau roi du football anglais : « La capacité de jouer à Barcelone ou au Real Madrid ? Pourquoi pas ? Laissez-le avoir sa médaille en Premier League puis nous verrons.
Il a le talent, il travaille dur, je crois qu’il peut jouer pour les meilleurs clubs ». Tout est dit. Le rêve peut continuer. Il fait rêver. Constitue l’exemple pour tous les gamins et autres stars en herbe que la nature n’a pas gâtés, l’important étant plus une question de talent que de taille. Une belle leçon et une histoire vraie à raconter.
Par Azouaou Aghilès

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