Nous sommes allés à la rencontre de la délégation angolaise, et avons recueilli plusieurs déclarations de la représentante du ministère angolais des AE. Pour notre interlocutrice, leur présence à Alger témoigne d’un rapprochement progressif entre les deux pays, et de belles perspectives d’avenir dans les relations bilatérales. « Nous sommes ici en Algérie pour faire la promotion de plusieurs secteurs, comme par exemple le café, l’industrie technologique, les infrastructures, la construction civile, et l’industrie du chocolat. La promotion de plusieurs produits que nous sommes venus représenter. Nous, nous avons la Zone économique spéciale de Luanda-Bengo (ZEE), qui englobe les entreprises que nous avons dans notre pays. Ce sont ces entreprises qui font grandir l’Angola. Nous sommes ici pour capter de nouveaux investisseurs, pour approfondir la coopération et établir des contrats d’affaires. Après une période d’isolement…et n’oublions pas aussi la guerre et ses ravages ». Concernant les domaines en Algérie, qui intéressent le plus actuellement l’Angola, Madame Costa a mis en avant et loué les progrès algériens dans le domaine des infrastructures. « On a remarqué que vous avez de belles routes. Nous même en Angola voulons embellir notre pays par ce genre de réalisations. C’est pour cela que nous recherchons les gens qui vont investir pour le faire », a-t-elle ajouté.
« Une situation diplomatique très encourageante et prometteuse entre les deux pays »
À une question au sujet du come-back en force de l’Algérie sur le plan diplomatique, et l’impact positif acquis par l’Algérie, du fait de son retour incontestable au-devant de la scène régionale africaine et internationale, la responsable angolaise a confié que l’invitation de l’Algérie à assister à cet événement, est un signe fort qui annonce une coopération d’envergure entre les deux pays. Et de poursuivre : « Quand on a reçu les invitations pour assister à ce salon, nous n’avons à aucun moment hésité, on s’est dit : on va partir en Algérie, accompagnés de nos investisseurs, pour savoir quelles sont les bonnes choses qu’il y a en Algérie, et tout ce que cela pourra apporter à notre pays. Je peux même dire qu’entre nos deux pays, la relation diplomatique est très encourageante. En tous les cas, ce que je vous annonce, c’est pour bientôt ».
« Nous voulons rénover notre pays, et cherchons des partenaires capables de nous apporter le meilleur »
Abordant le positionnement de l’Angola au niveau international, Mme. Costa a souligné que le monde commence à peine à découvrir un pays qui était par le passé isolé. Et de conclure : « Comme vous savez, l’Angola vient d’être découvert. Nous étions un peu cachés, il y a de cela 23 ans maintenant. Nous voulons rénover notre pays, c’est pour cela que nous sommes en train d’identifier et de prospecter qui pourra réellement nous apporter le meilleur. Nous aussi, nous pouvons apporter un plus à d’autres pays, avec nos produits et nos moyens. Il y a beaucoup à faire sur le continent, et l’Algérie, c’est un grand pays organisé et stable, nous sommes deux pays frères capables d’apporter de la plus-value à notre continent ».
BOUALEM ZHAIR (GÉRANT DE L’ENTREPRISE FRANCO-GRECQUE HIRAZ COSMÉTIQUE)
« Mettre en place en Algérie une unité de fabrication et de montage »
En outre, nous avons rencontré le responsable d’une entreprise mixte algéro-grecque, avec qui nous avons échangé sur les opportunités d’affaires que pourrait se créer cette société européenne nouvellement implantée en Algérie. Au début de notre entretien, le gérant Boualem Zhaïr a présenté l’entreprise en question. « Nous sommes spécialisés dans l’importation et bientôt production de tout produit cosmétique bio, ici en Algérie. Nous sommes installés ici en Algérie depuis juin 2022 », dira d’emblée le responsable franco-algérien, natif de la Casbah. Conscient qu’aujourd’hui « les citoyens algériens cherchent le bio, car tout le monde sait que le chimique, ça crée des problèmes », pour l’intervenant, « Hiraz cosmétique a ramené un produit innovateur, bio, de A à Z ». Mr. Zhair nous a expliqué, néanmoins, que cette marque « est connue mondialement, sauf en Afrique et au Maghreb », estimant que « l’Oréal a mis deux cent ans pour se faire connaître », alors que « cela fait à peine une trentaine d’années que Hiraz cosmétique existe ». « Nous sommes dans une nouvelle ère. Il y a l’ère de l’industrialisation, dans les années 1900, des usines à tout-va, et actuellement, nous sommes dans une ère écologique, les gens ont appris à prendre soin d’eux. Il faut de la concurrence pour faire tout un monde », a-t-il ajouté. Dans un autre registre, Boualem Zhaïr, nous a fait part de certains obstacles, et non des moindres, auxquels est confrontée son entreprise, ici en Algérie. « Nous sommes confrontés aujourd’hui à de gros problèmes administratifs, c’est d’une lourdeur incroyable. Nous voulions dans un premier temps importer quelques produits pour pouvoir démontrer notre marque…c’est une folie. Vous êtes obligés de passer par l’ALGEX. Et vous passez par la DCP, en fait vous tournez en rond. Elle nous demande des documents impossibles à fournir, et la licence est difficile à obtenir », poursuit-il, annonçant au passage « la mise en place d’une unité de fabrication, pour faire du montage en sous-traitance. Enfin, concernant les relations existantes entre l’Algérie et les pays européens, notre interlocuteur dira à ce titre : « si on peut considérer que la Grèce, c’est en quelque sorte un pays neutre, au jour d’aujourd’hui, à ma connaissance, il n’y a jamais eu de problèmes entre la Grèce et l’Algérie…contrairement à l’Espagne, vous voyez…avec l’Italie, c’est autre chose, il y a des liens historiques très forts entre l’Algérie et l’Italie ».
Propos recueillis par H. Si A.
