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RND : la disgrâce de Bensalah se précise

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Désormais, les jours sont comptés pour le secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique), Abdelkader Bensalah, à la tête de ce parti. Sa mise à l’écart est imminente et devra intervenir incessamment, apprend-on auprès d’un cadre de cette formation politique. L’actuel président de Conseil de la nation ne fait plus l’unanimité au sein du RND et ça ne date pas d’aujourd’hui. La crise qui prévale au sein de ce parti depuis plusieurs mois déjà, commence à révéler tous ses secrets. En effet, ils étaient plusieurs responsables et militants à reprocher à Bensalah son «unanimisme» depuis notamment qu’il a pris les commandes du RND, en janvier 2013.
Mais jusqu’alors, ses adversaires ne se sont jamais exprimés publiquement, encore moins d’une manière solennelle, si ce n’est des tractations prolixes émanant des partisans de son prédécesseur, Ahmed Ouyahia. La contestation avait été expliquée par le fait que les proches de l’ex-chef du gouvernement n’ont pas digéré l’éviction de leur mentor de la tête du parti. Fraichement élu, Bensalah était encore en mesure de supporter les coups de ses adversaires, en jouissant de l’appui de ce qu’il croyait être « ses adeptes » et « ses proches », mais dont le soutien s’est avéré finalement éphémère et circonstanciel. Cette hypothèse retrouve son effet encore aujourd’hui, car, c’est la majorité de militants et cadres du parti à demander à Bensalah de restituer les clés de la maison RND, pour les « remettre » entre les mains de celui qui été révoqué du même poste, appelé alors à occuper le poste de chef de Cabinet de la présidence de la République.
Du militant de base jusqu’au plus haut niveau de la hiérarchie, ils ne sont plus une minorité à signifier ouvertement leur hostilité à Bensalah. Notre source se voulant affirmative, assure même que le patron du RND a d’ores et déjà préparé sa démission, et qu’il attend juste le moment propice pour la soumettre au conseil national du parti avant de la rendre publique. À vrai dire, Bensalah se cherche une échappatoire qui consisterait à s’accorder un moment de réflexion, le temps de négocier avec ses vis-à-vis une sortie plus honorable. Pour se faire, le moyen le mieux indiqué semble celui justement de faire croire à une démission « de-bon-gré», sous un prétexte prématurément déjà mis en avant au devant de la scène médiatique. «L’unité et la stabilité du parti», sont les maitres mots avec lesquels Bensalah a répliqué, jeudi dernier, à une question d’un journaliste qui l’a interrogé de commenter la crise prévalant au sein de son parti. Le président de la chambre haute du Parlement a ajouté qu’il ne détient pas d’informations à ce sujet, et qu’il prend tout le temps nécessaire pour s’expliquer avec ses « détracteurs », avant de s’exprimer publiquement, a-t-il fait savoir. Selon ses propos, Bensalah préfère se retirer des règnes du parti d’une manière «diplomatique», sachant notamment que c’est la seule voie salutaire qui se présente à lui, imposée notamment par l’absence du consensus autour de sa personne. Selon notre interlocuteur, la base militante et les dirigeants du RND ne peuvent plus cautionner Bensalah, accusé d’avoir plongé le parti dans une profonde litharge, résultat d’une gestion peu reluisante du successeur de Ouyahia, précise-t-il.
On lui reproche explicitement d’avoir délaissé le parti pour ne gérer que ses affaires courantes, au moment où d’autres formations politiques rivales- à entendre pas là le FLN –intensifient leurs activités partisanes et gagnent de plus en plus le terrain laissé par le numéro 2 de la majorité électorale. L’option du retour de Ahmed Ouyahia aux commandes du RND, semble être la raison la plus indiquée pour le justifier. D’ailleurs, d’aucuns parmi les responsables les plus ancrés au RND, estiment que le silence entretenu longtemps par l’ex-chef du gouvernement, a été un indice qui en dit long sur ses velléités de vouloir retrouver tôt ou tard la tête de son parti. Et comme il est bon de joindre l’utile à l’agréable, la tendance consensuelle au sein du RND semble retrouver son harmonie dans ce palliatif qui consiste à remplacer Bensalah, le «défaillant» par celui que l’on nomme «l’homme de la crise». «Le RND n’est plus visible sur la scène politique nationale. On ne le voit plus et on ne l’entend plus, le RND est tombé dans un immobilisme qui n’arrange pas les affaires du parti», dira notre interlocuteur, joint hier par téléphone, pour nous expliquer les motivations ayant poussé cadres politiques et élus du parti, toutes instances politiques et électorales confondues, de la mise à l’index de Bensalah. Dans les faits, les militants de base au sein des instances locales des 48 wilayas, 304 des 360 membres du conseil national du parti, 34 sur 43 sénateurs et 67 députés ont signé des pétitions appelant à la destitution de Bensalah. Ils l’ont notamment invité à démissionner pour laisser place à celui qui pourrait insuffler une nouvelle dynamique au parti. Intronisé à la tête du RND en janvier 2013, Abdelkader Bensalah est poussé, aujourd’hui, à quitter son poste afin de «restituer» le trône à son prédécesseur, Ahmed Ouyahia, pressenti à la tête de ce parti.
Farid Guellil

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