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RÉVISION DE LA CONSTITUTION : Le PT conteste et le timing et le contenu

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Le Parti des Travailleurs (PT) de Louisa Hanoune a réagi, vendredi, à la première mouture de l’avant-projet constitutionnel, dont des copies ont été transmises aux partis politiques, société civile, personnalités nationales, médias, pour débat et enrichissement à l’effet d’aboutir à une Constitution consensuelle et inclusive.
D’emblée, le PT s’interroge sur timing choisi pour remettre le texte sur la table, alors que le pays fait face à une pandémie suivie de mesures sanitaires restrictives qui ne permettent pas de développer un large débat citoyen sur les points contenus dans le brouillon du texte élaboré par le Comité d’experts d’Ahmed Laraba. « En réalité, cette décision confisque la souveraineté populaire et donc la principale aspiration de la majorité du peuple portée par la mobilisation révolutionnaire depuis le 22 février 2019 », indique le texte du secrétariat du bureau politique du PT.
Pour le parti de Louisa Hanoune, le projet en question apporte des « réformettes » qui ne sont pas de nature à modifier le caractère présidentialiste « foncièrement anti-démocratique du régime qui se trouve renforcé par de nouvelles prérogatives au profit du président de la République». Le PT a quand même apporté ses propres critiques sur le projet. « L’APN garde, dans le nouveau texte, les mêmes prérogatives que dans la Constitution de 2016, qui sont souvent restées lettres mortes et du coup, il ne s’agit pas d’un régime semi-présidentiel».
Abordant le volet judiciaire de la réforme, le PT dira que « L’indépendance de la Justice, pierre angulaire dans toute démocratie, n’est pas plus consacrée du fait entre autres des énormes prérogatives du président de la République maintenu comme président du Haut Conseil de la magistrature dont la composante proposée reflète la même volonté de préserver le régime en place », souligne le texte. Le PT s’est insurgé également contre la proposition de permettre l’envoi des troupes militaires hors de nos frontières que cette formation politique qualifie de « dérive sans précédent ». « Nous sommes face à une rupture claire avec les objectifs de la révolution algérienne et qui ont imprimé, depuis l’Indépendance nationale, la politique de l’état algérien en matière de sécurité et de diplomatie – une politique consacrant la souveraineté de l’état, la non-ingérence dans les affaires des autres pays, la recherche de la paix dans le monde, une politique défensive, jamais agressive », indique le texte du PT.
Le parti estime ainsi que c’est ce genre d’opérations qui ont conduit à la dislocation des nations (IRAK, Syrie, Libye, Liban, Congo, Mali, Yemen, Haïti…ex Yougoslavie, ….) car, explique-t-on encore, les opérations de maintien de la paix sont souvent dictées par les grandes puissances (administration américaine, états européens..) dans le cadre d’interventions militaires directes ou par procuration pour exploiter les richesses des pays souverains». « C’est parce que l’état algérien a refusé toute solution venue de l’extérieur et a mis en œuvre une solution exclusivement algérienne que notre pays a pu préserver son intégrité et sa souveraineté suite à la tragédie nationale », rappelle le parti.
Le PT est revenu, par ailleurs, sur le projet de LFC 2020 adopté récemment par le Conseil des ministres. Cette loi consacre, selon le parti de Louisa Hanoune, une « régression violente en matière de souveraineté économique de l’état par, notamment, l’abandon du droit de préemption de l’état (revendiqué par Total et l’ex-chef de l’oligarchie prédatrice…), une règle que même les états capitalistes appliquent, l’abandon de la règle 51/49, réservée désormais à un vague secteur stratégique».
« Cette règle avait été dévoyée par les précédents gouvernements au service de l’oligarchie en association avec des multinationales dans des contrats maffieux qui ont permis le pillage des ressources nationales, du foncier public, etc… Mais elle (règle : Ndlr) a permis aux travailleurs d’arracher, dans de nombreux cas, la renationalisation partielle de leurs entreprises et donc leur sauvetage, la relance de leurs activités et la préservation des emplois. Tout comme l’état a pu intervenir, usant de son droit de préemption, pour sauver des entreprises menacées de disparition ou annuler des contrats basés sur le pillage étranger », explique le communiqué du parti. En plus de l’annonce de la fin du logement social différée à l’année prochaine selon le ministre du secteur, l’augmentation des prix des carburants « vient rogner un pouvoir d’achat déjà laminé et de fait annuler la dérisoire augmentation du Salaire national minimum garanti de 2000 DA ».
Brahim Oubellil

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