L’Algérie, via son chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum, estime « primordiale la pleine mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu en Libye et le retrait des mercenaires et combattants étrangers » pour préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Intervenant hier à l’ouverture de la réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine consacrée à la Libye, Boukadoum a appelé à fournir des efforts supplémentaires pour mieux aider le gouvernement intérimaire à atteindre les priorités clés de son plan d’action dans les domaines politique, sécuritaire et socioéconomique. « Sur le plan sécuritaire: la pleine mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, signé le 23 octobre 2020, y compris le retrait des combattants et mercenaires étrangers et l’application de l’embargo sur les armes (imposé) par le Conseil de sécurité de l’ONU, en plus du déploiement effectif du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, (conduit par les libyens) est primordial si nous voulons préserver la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye », a déclaré Boukadoum. Félicitant les acteurs libyens pour leur engagement constructif et détermination à rétablir l’unité et la paix dans leur pays après des années de conflit et d’ingérences étrangères, Boukadoum a pour autant estimé que la situation exigeait une attention soutenue de la communauté internationale. « Malgré ces développements encourageants, de nombreux défis restent à relever en raison d’une décennie d’instabilité qui a causé des blessures internes profondes et graves », a-t-il relevé, soulignant que « des efforts supplémentaires sont nécessaires pour s’attaquer de manière globale aux tensions militaires, politiques et économiques qui ont alimenté la crise en Libye ». La session ministérielle du CPS présidée par le ministre algérien des Affaires étrangères, Boukadoum, se tient dans un contexte marqué par des progrès tangibles réalisés dans le cadre du dialogue inter-libyen, issu des conclusions de la Conférence de Berlin sur la Libye tenue en janvier 2020. La rencontre a pour objectifs de s’assurer que les progrès réalisés jusqu’ici en matière de dialogue et de paix se poursuivent, notamment en soutenant les efforts de l’émissaire de l’ONU et en assistant le Gouvernement d’unité nationale dans ses tâches. Lors de cette réunion, les moyens susceptibles d’être employés par l’UA pour accompagner et soutenir le processus actuel censé mener aux élections présidentielles libyennes prévues le 24 décembre 2021, ont été examinés. Les formes à travers lesquelles l’UA pourrait contribuer au Mécanisme de contrôle du cessez-le-feu, en vigueur en Libye, ont également été discutées. Ainsi que les moyens à employer pour soutenir les autorités libyennes en matière de réconciliation nationale, et d’amélioration de la vie des Libyens. Tout comme il a été examiné les méthodes à appliquer pour la lutte contre la Covid-19, le terrorisme, le trafic d’êtres humains et l’immigration illégale.
Le CPS a eu à discuter également des mesures concrètes à adopter afin d’empêcher les ingérences étrangères en Libye, de la mise en œuvre de l’embargo de l’ONU sur les armes et de l’accélération du retrait des troupes étrangères et des mercenaires. En appui au Mécanisme libyen de contrôle de ce cessez-le-feu, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, le 16 avril 2021, la composante chargée de superviser le cessez-le-feu, au niveau de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (UNSMIL).D’autre part, le Forum de Dialogue politique libyen, réuni sous les auspices de l’ONU, a permis la sélection, le 5 février 2021, d’une Autorité exécutive intérimaire et d’un Gouvernement d’unité nationale (le 10 mars 2021 la Chambre des représentants lui a accordé sa confiance) chargés de préparer la tenue des élections parlementaires et présidentielles.
Pour le règlement de la crise en Libye, l’Algérie a constamment plaidé pour une solution politique inter-libyenne loin des interférences étrangères et a insisté sur la nécessité d’œuvrer en faveur de l’indépendance, de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye.
L’Algérie, en sa qualité de membre du Comité de Haut niveau de l’Union africaine sur la Libye et de son Groupe de Contact, joue également un rôle actif pour la promotion du processus de réconciliation nationale. Elle apporte aussi sa contribution dans le cadre du format de concertation des États voisins de la Libye, qui a tenu sa dernière réunion ministérielle à Alger, le 23 janvier 2020. Au cours d’une visite conjointe le 19 avril 2021 en Libye, du ministre des Affaires étrangères et du ministre de l’Intérieur, l’Algérie a réaffirmé son engagement à accompagner les autorités intérimaires libyennes à parachever la paix et la réconciliation nationale, coordonner les efforts contre les menaces à la sécurité et renforcer la coopération algéro-libyenne.
L’Algérie, qui soutient pleinement la mise en œuvre de la Feuille de route des autorités intérimaires libyennes, a exprimé sa disponibilité à renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines.
M. Bendib