Sous la présidence de Walid Sadi, le Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) a franchi une étape majeure dans son projet de refonte du système de compétition. En réunissant sa commission ad-hoc, l’instance fédérale a présenté les grandes lignes d’un nouveau format qui ambitionne d’allier rationalisation économique et progression sportive, tout en renforçant la formation des jeunes talents à travers la création obligatoire d’académies.
Réuni jeudi au Centre technique national de Sidi Moussa, le Bureau fédéral de la FAF a longuement examiné le rapport de la commission chargée de la réflexion sur la réforme du système compétitif. Ce document, décrit comme une base de travail « à la fois économique et sportive », entend donner un souffle nouveau à l’organisation du football national. L’objectif affiché : permettre aux clubs de participer aux différentes compétitions dans de meilleures conditions financières et logistiques, tout en redéfinissant la structure des divisions existantes. Selon le rapport présenté, le futur système s’articulerait autour de six paliers hiérarchiques, allant de la Ligue 1 (16 clubs) à la Division Pré-Honneur, en passant par une Ligue 2 réduite à un seul groupe de 18 équipes, et une Ligue 3 composée de deux groupes de 18 clubs chacun. La Division Régionale, dite Ligue 4, serait structurée en un groupe de 16 clubs par région, tandis que la Division Honneur et la Pré-Honneur regrouperaient respectivement dix et six clubs minimums par groupe. Cette restructuration vise à simplifier la pyramide et à réduire sensiblement le nombre d’équipes engagées dans les compétitions nationales.
La grande nouveauté de ce projet réside également dans la création d’une dixième Ligue régionale à Tamanrasset, initiative destinée à mieux représenter les clubs du Sud et à limiter leurs déplacements. En parallèle, certaines ligues de wilaya seraient réaffectées pour un meilleur équilibre géographique. La FAF souhaite, à travers cette réforme, corriger les déséquilibres structurels qui freinent depuis longtemps le développement homogène du football algérien. Ce plan sera d’abord soumis au Collège technique national pour examen, avant d’être présenté aux ligues, clubs et autres acteurs du football national dans le cadre d’une concertation élargie. Ce n’est qu’à l’issue de ces échanges que le texte définitif sera soumis au vote de l’Assemblée générale de la FAF, probablement au cours du premier trimestre 2026. Si tout se déroule comme prévu, la mise en application du nouveau format est envisagée pour la saison 2027-2028, afin de laisser le temps aux clubs de s’adapter aux nouvelles règles d’accession et de relégation.
Place aux jeunes et à la formation
En parallèle à cette réorganisation sportive, la FAF impose une nouvelle exigence à tous les clubs de Ligue 1 : la création et l’animation d’une académie de jeunes. Cette mesure, désormais obligatoire, vise à structurer le travail de formation sur le long terme. Chaque académie devra encadrer plusieurs catégories (U9, U11, U13 et U14 optionnelle), avec un délai d’inscription prolongé jusqu’au 31 mars 2026 pour favoriser l’adhésion des jeunes.
Le non-respect de cette obligation exposera les clubs concernés à des sanctions réglementaires, a prévenu la FAF. Les académies devront en outre répondre à des critères administratifs et techniques stricts définis par la Direction technique nationale (DTN), afin de garantir un encadrement professionnel et homogène sur tout le territoire. Pour la FAF, cette réforme structurelle s’inscrit dans une vision à long terme : celle de bâtir une base solide de jeunes talents capables d’alimenter les clubs professionnels et, à terme, l’équipe nationale.
Une réforme pensée pour durer
L’ambition affichée par la Fédération est claire : bâtir une pyramide compétitive, durable et équitable. En ramenant la Ligue 2 à un seul groupe, en réduisant le nombre d’équipes en Ligue 3 et en adaptant les niveaux inférieurs, la FAF veut rendre le championnat plus lisible et économiquement viable. Les déplacements, source majeure de dépense, seront réduits, et les clubs du Sud profiteront d’une meilleure intégration grâce à un maillage régional repensé. Walid Sadi et son équipe voient dans cette refonte un tournant décisif, celui d’un football national modernisé, mieux structuré et plus juste. Une réforme de fond, préparée avec méthode, qui pourrait bien marquer un avant et un après dans l’histoire du football algérien. Le chantier est lancé, mais une question demeure : la FAF parviendra-t-elle à concilier ambition sportive et réalité économique ?
M. A. T.














































