Le nouveau président de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), le Tchadien Abakar Walar, a plaidé pour le rapprochement des différentes écoles et doctrines islamiques et la déconstruction du discours extrémiste.
Dans une déclaration, après son élection à la tête de la LOPIS lors de sa 2e assemblée générale dont les travaux ont pris fin hier à Ouagadougou (Burkina Faso), Walar a précisé qu’il s’emploiera durant son mandat à « rassembler les musulmans par le rapprochement des différentes écoles et doctrines islamiques au service de la coexistence pacifique et à donner la véritable image de l’islam à l’étranger ».
Pour ce faire, il importe de « rétablir la confiance entre les hommes de culte et les musulmans », a-t-il dit, soutenant que les oulémas, imams et prêcheurs dont le rôle est de guider la société ont besoin de confiance pour pouvoir mener à bien leur mission. Quant au projet qu’il défendra en tant que nouveau président de la LOPIS, Walar a affirmé que la ligue « compte renforcer sa présence dans la région du Sahel et intensifier ses activités », en attachant un intérêt particulier à la formation des imams, et « déconstruire le discours extrémiste et le discours de haine ».
La LOPIS entend également renforcer ses actions auprès des organisations internationales et toutes les parties concernées par la lutte contre l’extrémisme à travers un échange d’expériences et de connaissances pour répandre la culture de l’acceptation de l’autre, la tolérance et la coexistence ».
Dans le même sillage, Walar a fait part de l’intention de la ligue de créer une cellule scientifique qui se chargera de publier des produits intellectuels, des brochures et des magazines qui renforcent les efforts de la LOPIS dans la lutte contre l’extrémisme violent. Il a en outre indiqué que la ligue s’employerait à être présente dans les médias et sur les réseaux sociaux, estimant que ce domaine est « très important » pour contrer le discours extrémiste, à travers « une présence des oulémas sur le monde virtuel ».
Évoquant les travaux du 12e atelier de travail de la LOPIS, tenus à Ouagadougou avec pour thème « remédier à l’extrémisme : acceptation de l’autre, de la théorie à la pratique », Walar s’est dit satisfait du niveau « élevé » du débat qui a eu lieu lors de cet événement, organisé dans des circonstances sanitaires exceptionnelles.
Et de préciser que les conclusions de cet atelier étaient « au-dessus des attentes » et que les recommandations faites par les participants « seront prises en considération, la plupart devant être incluses dans le cadre du plan de travail de la ligue à l’avenir ».
Représentant l’État du Tchad, le nouveau président de la LOPIS qui occupe le poste de vice-recteur de l’Université du Roi Fayçal au Tchad, chargé de la coopération et de la recherche est membre du Conseil supérieur des affaires islamiques. Il est titulaire d’un doctorat en études arabes et islamiques et a obtenu une licence dans les dix récitations. Il a été également membre de jury de plusieurs concours internationaux sur le Saint Coran. De son côté le nouveau secrétaire général de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), Lakhmissi Bezzaz, a indiqué à Ouagadougou que la ligue comptait intensifier ses activités et s’ouvrir sur les organisations internationales.
Bezzaz a affirmé que la ligue était soucieuse de s’acquitter pleinement de sa mission de diffusion des connaissances contre l’extrémisme, évoquant le Guide des bonnes pratiques religieuses réalisé dans le cadre de ses efforts de lutte contre l’extrémisme violent. Ce Guide est le premier d’une série de projets d’envergure au service des nobles missions de la ligue, notamment la diffusion des valeurs de tolérance et de coexistence, a-t-il fait savoir.
Abordant les priorités de la ligue au cours de la prochaine étape, Bezzaz a affirmé qu’elle intensifiera ses activités et s’ouvrira sur les acteurs de la lutte contre l’extrémisme, en particulier les organisations internationales partageant la même préoccupation.
S’agissant du choix du Burkina Faso pour abriter les travaux de la 2e Assemblée générale de la ligue et de son 12e atelier de travail régional, le SG a mis en avant l’insistance des membres de la ligue à organiser cet événement dans ce pays qui est, selon lui, « un prolongement naturel de ceux du Sahel », et ce pour exprimer « le soutien de la ligue aux populations et aux autorités du Burkina Faso ».
Il a en outre estimé que ce qui se passe au Burkina Faso est la plus grande preuve du danger du discours extrémiste, car, dira-t-il, ce pays, qui était loin du danger du terrorisme, souffre désormais de ses affres.
Et de conclure que son plébiscite par les membres de la ligue en sa qualité de secrétaire général lui permettra de représenter au mieux l’Algérie en apportant une valeur ajoutée.
Né le 19 mai 1965 à Dhalaâ (Oum El Bouaghi), Lakhmissi Bezzaz occupe actuellement le poste d’inspecteur général au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, depuis 2014. Bezzaz a en outre obtenu une licence et un Magister en sciences islamiques à l’Université de l’Emir Abdelkader de Constantine et un doctorat sur le thème « Phénomène de l’extrémisme et du radicalisme à travers le Saint Coran et la Sunna ».
M. Bendib