Le porte-parole du syndicat Cnapeste, Messaoud Boudiba, a expliqué que plusieurs causes étaient à l’origine du retard enregistré dans l’application du programme scolaire, et pas uniquement en raison des congés maladies pris par les enseignants ayant contracté la Covid-19 comme cela a été affirmé lundi par le secrétaire général au ministère de l’Éducation. Réagissant, en effet, à la déclaration de Boubeker Essedik Bouazza qui a responsabilisé les enseignants atteints de Covid d’avoir provoqué le retard dans l’application des programmes scolaires des trois paliers, Boudiba considère que ce retard est dû à plusieurs facteurs et pas uniquement à la maladie des enseignants. Il évoque dans un premier temps les difficultés de l’application des plans exceptionnels au début de l’année par un bon nombre d’établissements. «Certaines écoles ont mis jusqu’à un mois pour l’adoption totale de ce plan», dira-notre source. Secundo, Boudiba évoque un problème de volume horaire ayant mis l’enseignant «sous forte pression» en raison d’un rythme de travail intensifié ce qui les a rendu très vite exténués. Toujours dans le même cadre d’idées, le porte-parole du Cnapeste fait état d’un nombre important de grèves et de débrayages organisés à l’échelle nationale notamment dans les cycles moyen et secondaire ayant conduit à un retard dans la dispense des cours. La même source cite, en outre, les conditions climatiques dans certaines wilayas ou les écoles ont été appelées à fermer et certains événements comme le séisme de Béjaïa où 22 écoles n’ont pas eu de cours pendant une semaine ou plus.
LE PROGRAMME DES COURS DURANT LE RAMADHAN NE FAIT PAS L’UNANIMITÉ
À ce sujet, Messaoud Boudiba indique que les différents syndicats du secteur ainsi que les associations de parents d’élèves n’ont pas été consultés, et qu’il s’agissait d’un programme établi par le MEN de manière unilatérale. Selon notre interlocuteur, le Cnapeste a d’après une lecture qu’il a faite sur ce programme, constaté que ce dernier pourrait provoquer des problèmes au niveau des établissements. Pour mieux expliquer le point de vue du syndicat, Boudiba note que la réduction des volumes horaires s’est faite de manière non-équitable entre les enseignants. «Beaucoup d’enseignants se retrouvent avec un volume de travail très réduit alors que d’autres continueront à subir une surcharge de travail », a-t-il développé. Toujours dans le même cadre d’idées, Boudiba estime que la réduction des séances des matières ne fera que retarder d’avantage l’avancement régulier du programme scolaire. De manière plus claire, il a qualifié le plan du MEN d’anarchique et de «non étudié». Il est important de relever, d’autre part, que le programme de cours mis en place par le Men en prévision du mois de Ramadhan a été également critiqué par l’organisation nationale des parents d’élèves. Le qualifiant de contradictoire, l’organisation met en garde contre une situation d’anarchie que provoquera les modifications apportées au calendrier scolaire. Pour rappel, le ministère de l’Éducation a décidé de l’assouplissement des cours pour les trois cycles éducatifs durant le mois de Ramadan. Dans ce cadre, 5 matières sont concernées par cette mesure et il s’agit de la langue arabe, du français, de l’anglais de tamazight et des mathématiques. Aussi, le MEN a décidé de réduire dans le cycle secondaire, de 30 minutes de temps de chaque journée de cours, soit de 15 minutes la matinée, et de 15 minutes l’après-midi.
Ania Nait Chalal
GRÈVE ANNONCÉE POUR LES 12 ET 13 AVRIL
Le CNAPESTE invité au dialogue par le MEN
Le Cnapeste qui prévoit d’organiser une grève de deux jours les 12 et 13 avril prochains a été appelé à rencontrer, aujourd’hui, les responsables du ministère de l’Éducation pour discuter éventuellement de la prise en charge de sa plateforme de revendications. Selon le porte-parole du syndicat, Messaoud Boudiba, le CNAPESTE a été en effet invité à se mettre autour d’une table avec les responsables du MEN, et ce après avoir déposé son préavis de grève. « C’est à l’issue de cette réunion et après la concertation du conseil national, que nous déciderons du maintien ou pas de ce mouvement de contestation », a affirmé la même source. Boudiba explique, d’autre part, que cette décision a été prise pour rappeler de l’attachement du syndicat à sa plateforme de revendications et pour surtout réclamer sa concrétisation sur le terrain. Parmi les doléances du syndicat, l’on cite l’amélioration du pouvoir d’achat, le rétablissement de la retraite anticipée. Elles tournent également autour du dossier du logement, de la prime de zone, des œuvres sociales, et de la médecine du travail. Le Cnapeste réclame aussi la révision du système de recrutement en employant les diplômés des Écoles supérieures de l’enseignement, outre la préservation de l’action syndicale en appelant à la levée de toutes les restrictions ainsi que l’élaboration d’une loi pour protéger les employés du système éducatif et criminaliser leur agression.
A. N. C.