Un appel d’offres national sera lancé « prochainement » pour l’étude et la restauration du Musée national public maritime situé dans les voûtes Kheireddine Barberousse à la basse Casbah d’Alger, a annoncé la directrice de cette institution muséale, précisant que cette opération sera supervisée par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC).
Dans une déclaration à l’APS, en marge des travaux du Colloque international sur le patrimoine culturel subaquatique tenu lundi à Alger, Mme Amel Mokrani Boukari a indiqué que l’objectif de ce projet est de « protéger ce monument archéologique et historique qui symbolise les gloires de la marine algérienne et abrite le patrimoine subaquatique algérien ». Elle a rappelé que le comité scientifique du Musée, composé d’experts spécialisés dans le patrimoine, l’histoire, l’architecture et autres, a finalisé récemment une étude scénographique, qui consiste en une formule de présentation de l’histoire de la marine algérienne, depuis l’Antiquité jusqu’à la période ottomane, période où la flotte maritime algérienne régnait en maître de la mer. La directrice du Musée a fait savoir que la scénographie du Musée a été divisée en deux parties, la première concerne l’aspect technique du Musée à travers les opérations de réhabilitation et de création de salles d’exposition et de nouvelles façades avec éclairage, tandis que la deuxième partie concerne l’aspect chronologique en traçant un circuit précis dans lequel le visiteur suit les étapes de la relation de l’homme en Algérie avec la mer depuis la préhistoire en passant par les périodes antique, islamique médiévale jusqu’à la période ottomane. Ce projet scénographique sur la marine algérienne à l’époque ottomane comprendra, entre autres, des scènes de batailles navales, des habits de marins, des portraits des plus importants amiraux, des armes et des drapeaux de guerre, et des modèles de navires de la flotte navale algérienne, ainsi que des maquettes de navires comme le « Chebek » et des manuscrits de traités qui mettent en avant la puissance de la marine algérienne de l’époque. Mme Mokrani Boukari a par ailleurs souligné que le Musée public national maritime attire actuellement des visiteurs de différentes tranches d’âge, des élèves ainsi que des étudiants de diverses spécialités universitaires pour découvrir le site du musée et les antiquités qui y sont exposées, les mardis et jeudis. De plus, le programme « le cartable muséal » dédié aux écoliers pour faire connaitre le musée et ses objectifs, et des ateliers de dessin destinés aux enfants pour les rapprocher du patrimoine maritime de l’Algérie sont également prévus. Ce Musée est situé à la basse Casbah d’Alger, dans les impressionnantes voûtes Kheireddine Barberousse construites par Hadj Ali Pacha en 1814, qui servaient autrefois de chantiers de réparation de navires sous le règne ottoman, avant que les forces coloniales françaises n’y installent de grands fours pour fabriquer du pain à leurs soldats. A travers un retour aux périodes de la préhistoire, de l’antiquité, du moyen âge et à l’époque ottomane, le Musée maritime tend à « reconstituer la vie de l’homme depuis son premier contact avec la mer, en mettant l’accent sur la période ottomane (régence d’Alger), et ce par la sauvegarde et la conservation du patrimoine maritime pour les générations futures », selon Mme Amel Mokrani Boukari. Le Musée public national maritime, créé en vertu du décret exécutif n 07-233 du 30 juillet 2007 portant création du Musée national maritime, est une institution muséale et scientifique spécialisée dans la recherche, l’étude, la préservation, la conservation des collections muséales du patrimoine maritime et culturel subaquatique, et compte des annexes dans plusieurs villes côtières.
