Aboubakr Essedik Boucetta, wali de Chlef, accompagné du président l’APW, des membres de la commission de sécurité, du directeur des Ressources en eau et du directeur des services agricoles a mis officiellement en service le périmètre irrigué d’El Metaïria et de Mouamnia, lors d’une visite effectuée le week-end passé.
À titre de rappel lors de ses sorties à travers les communes de la wilaya dont celle de Boukadir, le wali a découvert qu’il existait un réseau complet d’irrigation qui n’a jamais été utilisé. Le réseau réalisé en 2006 est composé d’un canal, d’une conduite principale, de conduites secondaires, d’une station de pompage, de bassins de compensation, de prises sur le canal et d’un maillage qui couvre tout le périmètre d’irrigation du bas Chélif appelé également «Zone Zéro». Ainsi avec cette mise en service, il va être alimenté, dorénavant, par des lâchers provenant du barrage de Sidi Yacoub dont les eaux, depuis l’entrée en production de la station de dessalement d’eau de mer de Mainis, ont été destinées à l’irrigation agricole. Ce sont des milliers d’hectares qui vont être irrigués et auxquels il faudrait ajouter toutes les terres des riverains jouxtant les conduites et qui pourront de ce fait jouir de cette ressource. C’est un immense périmètre qui vient d’être récupéré par le secteur de l’agriculture et qui va permettre aux exploitants agricoles d’en tirer d’énormes profits. Le périmètre de Metaïria dispose d’une superficie irriguée de 615 ha, la capacité du bassin existant est de 12 000 m3 et la superficie à irriguer par les riverains est de 1 300 ha. Le périmètre de Mouamnia dispose quant à lui d’une superficie irriguée de 413 ha, la capacité du bassin existant est de 9 100 m3 et la superficie à irriguer par les riverains du canal est 1 200 ha, soit un total de 3 528 ha. Le réseau dispose d’un canal tronc commun qui sera alimenté à partir du barrage de Sidi Yacoub. Lequel va approvisionner les zones Est et Ouest du réseau de Boukadir ainsi que celui de Sobha. Il faut préciser que la station de pompage et le réseau de distribution sont en très bon état, ce qui est très appréciable en ces temps de vaches maigres. La mise en eau du réseau va s’effectuer graduellement en fonction de la demande des fellahs de la région. Durant les deux mois écoulés, tous les problèmes concernant la conduite de refoulement, la conduite de distribution, la station de pompage et le canal ont été résolus. Lors de la cérémonie de mise en service, le wali a pris à témoin l’ensemble des journalistes présents pour dénoncer l’incurie qui a présidé au niveau de la gestion de ce projet. Il leur apprend que le réseau d’irrigation, qui a coûté des sommes colossales à l’État, était non seulement à l’abandon depuis plus d’une décennie, mais que certains responsables avaient tenté de travestir la réalité en l’informant que les équipements n’étaient plus opérationnels et que les conduites sous terre étaient bouchées par le sable. Ce sont plus de 2 000 ha qui vont être irrigués et profiter aux fellahs de la région. «La gestion de ce réseau est également en porte-à-faux, dira le wali, puisqu’il est géré par deux structures différentes, l’agence des barrages pour le canal et l’ONHYD pour le réseau.» M. Boucetta s’est adressé ensuite aux fellahs pour leur demander, puisqu’ils vont avoir dorénavant de l’eau durant toute l’année, de planter des arbres et de se constituer en coopérative pour pouvoir bénéficier des aides de l’État. La commune de Sobha n’est pas en reste puisque le gestionnaire du réseau a promis au wali la mise en service de sa station de pompage vers la fin de l’année en cours. Le réseau d’irrigation de cette dernière a été réalisé en 2003. Le périmètre de Sobha 1, qui n’est pas opérationnel mais dont la mise en service a été promise pour la fin de l’année, couvrira une superficie de 725 ha. Celui de Sobha 2, qui est opérationnel, irrigue quant à lui 1 200 ha. De toute évidence, et face aux conditions climatiques marquées par la faiblesse et la mauvaise répartition des apports pluviométriques selon les régions, l’irrigation est indispensable pour assurer une production agricole régulière en quantité suffisante. Pour cela, la mobilisation et l’utilisation optimale de l’eau sont les fondements de l’hydraulique agricole.
Bencherki Otsmane