Si, durant tout le mois sacré de Ramadhan, le département de Kamel Rezig n’a pu s’imposer contre le diktat des spéculateurs et des commerçants ayant affiché des prix excessivement chers sur les différents produits de base, pourra-t-il, cette fois, faire face au phénomène de non-respect des permanences constatées à chaque période de fêtes de l’Aïd ?
En tout cas si l’on se réfère au nombre de commerçants réquisitionnés, le problème ne devrait même pas être posé. Dans un communiqué rendu public, le ministère du Commerce a fait état de 50 042 commerçants réquisitionnés à travers l’ensemble du territoire national et ce afin d’assurer aux citoyens un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation. Dans le détail, la permanence concerne 5 886 boulangers, 30 752 commerçants activant dans l’alimentation générale, fruits et légumes, 12 953 dans activités diverses et 451 unités de production (131 laiteries, 276 minoteries et 44 unités de production d’eaux minérales. En outre, 2.036 agents de contrôle ont été affectés à travers l’ensemble du territoire national pour le suivi de la mise en œuvre de ce programme des permanences. Le ministère du Commerce a invité les opérateurs réquisitionnés à contribuer massivement à la réussite de cette opération.
Il a également informé les commerçants de l’obligation de procéder après l’Aïd El Fitr à la reprise des activités commerciales et à la réouverture de leurs magasins conformément aux dispositions régissant les congés durant les fêtes légales et religieuses. Toutefois, et compte tenu de l’expérience des années précédentes ou les citoyens devaient à chaque fois faire des parcours de combattant pour pouvoir s’approvisionner de pain de lait ou autre produits de base, il est faux de dire que ces permanences n’ont jamais été respectées comme l’exige le ministère. Cette année, et après son échec dans la lutte contre la spéculation qui a vidé les poches des algériens durant le mois de Ramadhan et ce malgré toutes les assurances et les engagements faits dans ce sens, la situation ne risque pas de connaitre une amélioration durant l’Aïd qui sera certainement marqué lui aussi par la hausse des prix des légumes et fruits. Un état de fait qui est malheureusement encouragé par l’absence totale de fermeté et d’application des sanctions contre les contrevenants. Par ailleurs, et en ce qui concerne la situation sanitaire marquée par la propagation du Covid-19 et ses variants, il est attendu à ce que les deux jours de l’Aid permettent de ralentir légèrement le rythme des contaminations au virus en raison du recul considérable de fréquentation dans les commerces, les marchés, les espaces publics, ou les transports.
Ania Nch