Au troisième jour du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, après 735 jours d’une guerre d’extermination sans précédent menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien, une étape majeure du processus de paix s’amorce aujourd’hui. L’opération d’échange d’otages entre la résistance palestinienne et Israël doit en effet débuter dans la matinée, selon plusieurs sources officielles.
Cette journée marque un tournant symbolique, alors que des préparatifs intensifs se poursuivent sur le terrain depuis plusieurs jours. À l’occasion de ce moment hautement diplomatique, une vingtaine de dirigeants internationaux, dont le président américain Donald Trump, sont attendus en Égypte pour participer à la conférence internationale sur la paix, organisée à Charm el-Cheikh. Selon un haut responsable du mouvement de la résistance palestinienne, 48 prisonniers, « vivants ou décédés », majoritairement israéliens, doivent être libérés de Ghaza dans le cadre de la première phase de l’accord conclu sous médiation américaine. Osama Hamdan, cadre du mouvement, a confirmé dans une déclaration télévisée que « selon l’accord signé, l’échange commence aujourd’hui comme convenu, et aucune modification n’a été apportée au calendrier prévu ». En contrepartie, Israël s’est engagé à libérer près de 2 000 prisonniers palestiniens détenus dans ses geôles, conformément aux termes de la première phase de l’accord de cessez-le-feu. Cette libération massive représente un geste attendu depuis des mois par des milliers de familles palestiniennes, dont les proches ont été emprisonnés durant les vagues d’arrestations massives menées en Cisjordanie et à Ghaza depuis le début du conflit. Du côté israélien, le coordinateur des affaires relatives aux prisonniers a confirmé que le processus de libération « commencera lundi matin ». Il a toutefois précisé que « tous les prisonniers décédés ne seront pas rapatriés dans les 72 heures prévues par l’accord », ajoutant que Tel-Aviv coopérera avec la Force internationale de supervision pour « localiser et récupérer les dépouilles des captifs tués ». Il a également indiqué qu’Israël « s’attend à ce que la résistance palestinienne collabore avec cette même force internationale afin d’assurer la restitution des prisonniers morts ». Cette opération d’échange, bien que présentée comme un pas vers la désescalade, demeure entourée d’incertitudes et de fortes tensions. Elle intervient dans un contexte de trêve fragile, ponctuée de violations sporadiques et de profondes méfiances entre les deux camps. Sur le terrain, les équipes médicales et humanitaires continuent d’œuvrer dans des conditions dramatiques pour assister les milliers de blessés et de déplacés de Ghaza, alors que les discussions diplomatiques cherchent à prolonger le cessez-le-feu et à stabiliser les conditions de la paix. La libération des otages et des prisonniers symbolise plus qu’un simple échange : elle incarne la première fissure dans un mur de guerre et de souffrance qui a écrasé la bande de Ghaza depuis plus de deux ans. Reste à savoir si cette première étape ouvrira réellement la voie à un processus politique durable ou si elle ne sera qu’une trêve éphémère dans un conflit encore loin d’être résolu.
M.S.
