Profondément affectée par la chute des prix du pétrole, l’Algérie ne ménage aucun effort en vue de dynamiser la croissance qui est en berne depuis quelques mois.
Pour ce faire, le pays a engagé une série de réformes, visant à drainer davantage les investisseurs étrangers, et à faire face à la rude concurrence maghrébine en la matière. Rendre le marché algérien plus attractif est possible, et la confirmation vient de l’ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa qui lors d’une conférence organisée par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), a certifié que l’Algérie est habilitée à drainer « plus d’investissements étrangers » que les pays voisins au cours des trois prochaines années. Ce constat émane du fait que la loi de finances 2017 a prévu une série de mesures incitatives pour booster ces investissements. Ainsi, invité, en sa qualité de consultant financier, Abderrahmane Benkhalfa a déclaré que « l’Algérie est habilitée à drainer plus d’investissements étrangers à valeur ajoutée que les pays voisins et certains pays africains et arabes dans tous les domaines ». Confirmant sa vision de voir l’Algérie un eldorado pour les investissements, l’expert s’est, par ailleurs, étalé sur les atouts dont recèle l’Algérie. Parmi ces richesses, l’économiste a cité un niveau supérieur de réserves et un seuil d’endettement inférieur à ceux des pays voisins. Aussi, il ne manquera pas à rappeler que les mesures prévues dans la LF 2017, notamment en matière fiscale et foncière, incitaient à l’investissement. Selon lui, ces mesures incitatives sont à même de donner un nouveau souffle à l’économie nationale. Abderrahmane Benkhalfa a également cité la dynamique d’investissement actuelle, l’essor du partenariat, l’élargissement du marché, le niveau d’ouverture et l’équilibre entre les flux intérieurs et extérieurs. Tous ces facteurs sont à même de créer un « nouveau mode » de croissance économique, a-t-il estimé. Aussi, l’expert a passé en revue une série de mesures visant à réformer les systèmes fiscal, douanier et bancaire en Algérie en vue de conférer davantage de transparence et de flexibilité aux démarches administratives, en mettant à profit les nouvelles technologies.
Certes l’Algérie a perdu beaucoup de temps en matière de diversification de l’économie, mais la chute des prix du pétrole a constitué un nouveau réveil économique. Même si certains jugent que celui-ci est « tardif », il n’en demeure pas moins que le gouvernement œuvre à supprimer les lacunes et à faire découvrir les opportunités d’investissement qu’offre notre pays. Ainsi, le discours de l’ancien ministre des Finances n’est pas fortuit. Celui-ci n’est que le fruit des prévisions optimistes exprimées par les organisations mondiales à l’égard des mutations économiques que connait notre pays. À en croire une récente enquête de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et l’investissement), l’Algérie est en phase de connaître un rebondissement des IDE (Investissements directs étrangers). L’organisation onusienne avait mis en avant pour preuve à ses bonnes prévisions, les dernières réformes qui sont à même d’ouvrir le capital des entreprises nationales aux détenteurs de fonds étrangers. D’autre part, rappelons que selon Eurostat, l’Algérie a capté 16,475 milliards d’euros des IDE consentis par l’UE dans le monde jusqu’à fin 2015, devenant le principal bénéficiaire des investissements européens au Maghreb devant ses voisins marocain (15,236 milliards d’euros) et tunisien (3,151 milliards d’euros). Ces chiffres positifs devraient sans doute se poursuivre dans les mois à venir, à la lumière des réformes profondes engagées par le gouvernement.
Lamia Boufassa