La députée européenne, Mme Sandra Pereira, a interpellé la Commission européenne sur les violations des droits de l’Homme et la répression exercée par les autorités d’occupation marocaines au Sahara occidental, l’appelant à « agir » pour mettre fin à ces pratiques illégales qui se sont intensifiées depuis novembre dernier dans les territoires occupés.
Dans une question écrite, Mme Sandra, députée portugaise du groupe de la gauche « GUE/NGL », souligne que « les sièges, le harcèlement, les enlèvements, la violation physique et les agressions sexuelles sont parmi les tactiques d’intimidation utilisées à maintes reprises par les forces d’occupation marocaines pour réprimer les hommes, les femmes et les enfants sahraouis au Sahara occidental occupé ».
Citant entre autres l’agression physique de la militante sahraouie des droits humains Sultana Khaya et sa famille à Boudjdour, le 19 novembre 2020, Mme Pereira se demande « si la Commission européenne a connaissance de telles violations des droits de l’Homme » et s’interroge « sur les mesures qu’elle a prises avec le Front Polisario pour comprendre la situation humanitaire dans les territoires occupés ».
Dans une autre question rendue publique également le 8 mars, l’eurodéputée portugaise déplore la situation du prisonnier politique sahraoui Mohamed Lamine Haddi qui observe une grève de la faim.
Rappelant, dans ce contexte, que Mohamed Lamine Haddi est détenu depuis 2010 et qu’il a été condamné à 25 ans d’emprisonnement dans un procès qui a enfreint les procédures pour ne pas avoir établi la preuve d’un crime, Mme Sandra Pereira met l’accent sur « les conditions pénibles de son emprisonnement ».
L’eurodéputée dénonce également le fait que le prisonnier politique « se trouve depuis 2017 dans une cellule de 5m2″, qu' »il n’a pas accès aux installations sanitaires de base, ni aux soins médicaux ». Elle relève que Mohamed Lamine Haddi ‘ »n’est pas correctement nourri », tout en précisant que « ces mauvaises conditions sanitaires en prison sont aggravées par la pandémie du Covid-19 ».
Mme Pereira s’interroge enfin sur « les mesures prises par la Commission européenne pour s’enquérir de l’état de santé de Mohamed Lamine Haddi ».
« Comment la Commission européenne concilie l’accord d’association avec le Royaume du Maroc, prévoyant une suspension en cas de violation des droits de l’Homme, avec le fait que les droits du peuple sahraoui sont continuellement bafoués et que des cas comme celui de Mohamed Lamine Haddi persistent », s’interroge l’eurodéputée ?
Mokhtar Bendib