En effet, après sa rencontre, lundi matin, avec les associations des parents d’élèves, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, s’est réuni, hier, avec les enseignants et les syndicats du secteur, afin de décider du sort de l’année scolaire pour les trois cycles de l’éducation.
Sur ce, le ministre a affirmé qu’il n’y aura pas d’année blanche compte tenu de l’avancement des programmes dans les trois paliers scolaires. Le premier responsable du secteur a précisé que toutes les propositions du partenaire social vont être transmises au président de la République qui, lui seul, prendra la décision finale. Par ailleurs, Ouadjaout a présenté « des propositions devant permettre d’aboutir à une conception consensuelle, dont des solutions alternatives en cas de maintien de la suspension des cours ou de la reprise des cours après le déconfinement ». En outre, il a suggéré à ce titre « de réduire la période du 3e trimestre et procéder à une évaluation pédagogique ». Une chose qui a été refusée par les syndicats par manque de moyens de prévention contre la pandémie du Covid-19.
D’ailleurs, les syndicats du secteur de l’Education nationale ont affirmé que cette année scolaire est achevée, vue la situation actuelle qui nécessite des solutions exceptionnelles.
À ce sujet, le président du SATEF, Boualem Amoura, a affirmé que l’année scolaire 2019-2020 est « terminée », et qu’il n’y a pas possibilité de reprendre les cours après le 14 mai, date de la fin de cette nouvelle période de confinement décidée par le président Tebboune. À ce propos, Amoura dit que « dans la crise sanitaire actuelle il est difficile de faire reprendre aux élèves le chemin de l’école», car justifie-t-il son point de vue, «nous n’avons pas suffisamment de moyens de prévention contre ce virus. Aussi, nous ne pouvons pas assurer la distanciation entre les élèves et nous ne pouvons pas aussi partager les classes en deux groupes ou plus, car nous avons des classes qui sont surchargées ». Ce qui en soi est une proposition déjà suggérée par le ministre du secteur.
Ce qu’ont proposé les syndicats
Boualem Amoura, que nous avons contacté hier, a fait part des propositions de son syndicat lors de sa rencontre avec la tutelle et en présence d’autres syndicats, lesquels se sont entendus sur les mêmes suggestions. « Il faut savoir que les cours de cette année ont été dispensés à plus de 70%.
C’est pour cela que notre syndicat a suggéré de comptabiliser les moyennes des deux trimestres pour passer d’un niveau à un autre, et aussi la même chose pour l’examen de la 5eme et le BEM », rapporte Amoura. « Et les élèves qui ont eu entre 9 et 9.99 de moyenne, la loi leur permet de subir un rattrapage, c’est pour cela que nous avons proposé de les faire passer car il s’agit d’une situation exceptionnelle, ce qui nécessite des solutions exceptionnelles », affirme notre interlocuteurPour l’examen du baccalauréat, les syndicats du secteur ont proposé au ministre de le reporter au mois de septembre, à condition d’accompagner les élèves à la rentrée pour leur faire des révisions », tout en prenant en considération l’évaluation continue en intégrant la moyenne des 1er et 2em trimestres dans la moyenne du bac de concurrence de 20 à 25%. De son côté, le président du bureau national de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a estimé, hier, lors de son intervention sur la Radio algérienne, qu’il « est peu probable que les élèves retournent étudier après la date du 15 mai prochain, qui est la date de fin de l’année scolaire dans la situation normale ».
Concernant les solutions proposées pour sauver la saison scolaire, Sadek Dziri a partagé le même avis que le président du SATEF en proposant de calculer la moyenne des premier et deuxième semestres pour les cycles primaire et moyen et de réduire la moyenne du passage à 4,5 pour le primaire et à 9 pour le moyen sans passer d’examens de fin d’année, tout en proposant de reporter l’examen du baccalauréat jusqu’à fin septembre prochain afin de donner aux élèves la possibilité de se préparer et réviser.
Sarah Oubraham