Dans un contexte géopolitique particulier frappé par les défis énergétiques auquel le bloc européen est confronté, les relations entre l’Algérie et l’UE sont restées des relations équilibrées.
En effet, malgré certaines crises, la guerre en Ukraine et les intérêts communs des deux parties ont contribué à redynamiser la coopération bilatérale. En témoigne la récente visite de l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, Thomas Eckert, et le secrétaire général du ministère des affaires étrangères, Amar Belani. En marge de cette rencontre, les deux parties ont évoqué les « prochaines échéances prévues dans le cadre de l’agenda des relations bilatérales, et nombre de questions internationales et régionales d’intérêt commun ». Concernant le volet bilatéral, Belani a fait part de l’engagement de l’Algérie, à promouvoir un « partenariat basé sur un traitement d’égal à égal, au mieux des intérêts communs ». Concernant l’impact de la crise ukrainienne, le responsable du MAE, a appelé à « intensifier les efforts internationaux en vue de mettre fin à cette crise dans les plus brefs délais ». Pour Belani, cette crise a prouvé « la sagesse algérienne en vue de renforcer la coopération, face aux défis majeurs que confronte l’humanité en matière de sécurités sanitaire, alimentaire et environnementale ».
A rappeler que bien avant cette rencontre, le président du Conseil européen, Charles Michel, avait rencontré le président Tebboune à Alger, le 5 septembre 2022, avec au menu des discussions, la conjoncture internationale et la coopération énergétique, durant laquelle les deux parties ont affirmé que les relations entre l’Algérie et l’Union européenne sont fructueuse et tournée vers l’avenir. À rappeler également la rencontre entre le ministre de l’énergie, Mohamed Arkab, le 10 octobre dernier, et le commissaire européen à l’Énergie Kadri Simson, suivie les 11 et 12 octobre du deuxième Forum des affaires énergétiques Algérie-UE. Un énième tête à tête qui permettra, en outre, à l’Algérie, de réaffirmer ses positions fermes sur la Palestine et le Sahara occidental.
La stabilité au Moyen-Orient tributaire de la justice internationale envers la cause palestinienne
Pour l’Etat algérien, la question palestinienne a toujours constitué la clé principale pour rétablir la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient. Préoccupée par l’escalade de la violence menée par l’entité sioniste, et préoccupée par le nombre de plus en plus élevé de victimes civiles, y compris d’enfants, l’Algérie n’a cessé de réitérer ses appels à l’égard de l’UE, à protéger la vie des palestiniens dans les territoires occupés, promouvoir la paix et les négociations, étendre l’aide humanitaire et l’aide au développement à la partie palestinienne, et promouvoir un règlement rapide et juste de la question palestinienne. Dans ce contexte, Amar Belani a réaffirmé « la centralité de la cause palestinienne et son rôle vital et décisif dans la stabilité de la région », selon « un règlement équitable et inclusif du conflit arabo-sioniste, conformément à l’Initiative arabe de paix de 2002 que les dirigeants arabes ont convenu de réactiver et de la mettre à la disposition de la communauté internationale à l’occasion du Sommet arabe tenu à Alger les 1er et 2 novembre 2022. Assurant de la présidence de la Ligue aarabe, dans le sillage de la déclaration de d’Alger, l’Etat algérien reste ainsi intransigeant sur la légitimité de la lutte du peuple palestinien et son droit à la liberté par l’edification de son Etat indépendant ayant pour capitale El- Qods.
Dynamiser la diplomatie européenne au profit du Sahara Occidental
Pour la partie algérienne, cette rencontre entre Belani et Thomas Eckert, est une opportunité pour que la question sahraouie subsiste en tant que sujet de débat en Europe, et afin de dynamiser l’activité diplomatique européenne, en vue d’impulser le processus de règlement, conformément aux résolutions de la légalité internationale, en comparaison avec les années précédentes. A cet égard, Belani a réaffirmé la « position inaliénable de l’Algérie qui considère la cause sahraouie comme étant une question de décolonisation qui ne saurait être résolue qu’à travers l’application de la légalité internationale et des principes pertinents de l’ONU et de l’UA », soulignant que les « mesures unilatérales et les manœuvres éhontées menées par le Royaume du Maroc, de connivence avec certaines parties internationales bien connues, en vue de saper le processus de décolonisation au Sahara occidental, sont vaines et ne changeront en rien le fait que le peuple sahraoui soit déterminé à poursuivre son combat légitime pour arracher son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination ». Par ailleurs, cette rencontre entre l’Algérie et l’Union européenne a également abordé les relations entre les deux parties, alors que l’avenir des relations économiques notamment la zone de libre-échange entre l’Algérie et l’Union s’écrit désormais en pointillés. A noter que les déclarations de Belani interviennent dans un contexte de crise entre l’Algérie et l’Espagne, ainsi que des tensions avec la France.
Hamid Si Ahmed