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RENCONTRE DE PARIS SUR LA LIBYE : La présence de mercenaires dans les forces de Haftar reconnue officiellement

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Après avoir longtemps nié la présence de mercenaires dans ses rangs ainsi que ses soutiens, dont la France, le responsable militaire libyen, Khalifa Haftar, va renoncer aux services de près de 300 parmi eux et vont être rapatriés, sans plus de précision sur leur destination finale.

Un début dans l’application des résolutions du Conseil de sécurité, des Nations unies, dans lesquelles elle exigent, depuis des mois, le départ des mercenaires étrangers de Libye, conditions devant éviter tout risque de miner le processus politique en cours en prévision de la tenue le 24 décembre prochain des élections en Libye.
Organisant hier, une conférence internationale sur la Libye, dans la capitale française Paris, le départ d’un certain nombre de mercenaires mobilisés dans les rangs de l’ex- général Khalifa Haftar a été annoncé à partir de Paris et leur retrait intervient suite à « la demande de la France », auprès de celui qui a compté sur le soutien de Paris, à divers niveaux, depuis son émergence sur la scène libyenne, notamment dans sa partie est, Benghazi. La décision de faire partir pour le moment que 300 mercenaires et soldats étrangers du sol libyen, a été prise en réponse « à la demande de la France » indique un communiqué des représentants de l’Armé libyenne sous commandement du maréchal Khalifa Haftar. La conférence de Paris, qui n’a vu l’annonce à la dernière minute de la participation libyenne, par le Premier ministre libyen Abdelhamid Ddeibah et le président du Conseil présidentiel Mohamad al-Manfi, s’est tenue à moins de deux mois des élections libyennes, prévues le 24 décembre prochain, rendez-vous devant permettre aux libyens de renouer dans la durée, avec la vie politico-institutionnelle, en vue de sortir du chaos et des ingérences étrangères dans lequel le pays a été plongé, depuis 2011. Même si les Libyens ont suivi de près les travaux des deux Conférences De Berlin I et II, au terme desquelles, un cessez-le-feu et un processus politique du dialogue inter-libyen ont été mis sur pied, sanctionné par un calendrier électoral, ainsi que la demande libyenne du départ des mercenaires et des forces étrangères du sol libyen, les avertissements du Conseil de sécurité de sanctions contre la partie ou les parties obstruant la tenue des élections, parmi les objectifs escomptés de la Conférence de Paris, co-présidée par l’Allemagne, l’Italie, la France, l’ONU et la Libye, est « de rendre le processus électoral incontestable et irréversible » face à ceux qui « essaient de faire dérailler le processus » selon les termes de la présidence française. Avec le début en Libye, de l’opération d’annonce et d’enregistrement des candidatures, outre des tensions, des déclarations et contre déclarations entre acteurs et responsables libyens, les critères et les conditions de candidatures divisent, notamment concernant le renoncement à la fonction de militaire pour toute candidature, notamment pour le cas de Khalifa Haftar, qui n’a pas et ne cache pas ses ambitions pour être à la tête du pays, et que la loi électorale impose « à tout haut fonctionnaire ou haut gradé militaire qui veut se présenter, de démissionner de ses fonctions trois mois avant le scrutin ». Il est à noter par ailleurs, si lors des conférences de Berlin I et II, la délégation libyenne était connue, des jours avant la tenue des rendez-vous berlinois, la représentation de la Libye à la réunion de Paris est restée incertaine jusqu’au dernier moment, et a été finalement assurée par le Premier ministre libyen Abdelhamid Ddeibah et le président du Conseil présidentiel Mohamad al-Manfi. Des couacs qui ne sont pas en marge de ce qui rythme la scène libyenne, sur fond des ingérences étrangères, toujours en cours, entre acteurs libyens, combien même, des responsables occidentaux invitent les acteurs libyens à dépasser leurs divergences, et voire même annoncer le retrait de 300 mercenaires, dans un pays qui en compte « plus de 20 000 combattants et mercenaires étrangers » selon des rapports de l’ONU. Une présence qui met à mal les processus politiques libyens en cours, après une guerre civile entre Libyens avec l’intervention de l’Otan, menant ainsi à l’effondrement de l’État libyen. La Conférence de Paris ne risquant pas de peser fortement sur le recul voire la fin des incertitudes qui pèsent sur le calendrier électoral, résultat de dissensions internes entre libyens, nourries fortement par les ingérences étrangères, principalement ceux pressés de récolter le fruit de leur intervention dans le pays en 2011 , mis à mal outre par l’émergence et le poids du rôle de nouveaux acteurs, dans le dossier libyen, dont la Russie, mais aussi par les retentissements et impacts de l’échec de la guerre qu’ils ont mené contre la Syrie et également le recul du rôle de la France, notamment au Mali, pays qui a été plongé dans l’instabilité, dès l’effondrement de la Libye. Si la Conférence de Berlin I sur la Libye, a vu la participation, au rendez-vous de la chancelière Allemande, Angela Merkel, des présidents de Turquie, Russie, Algérie, Égypte et France, et des Premiers ministres dont celui d’Italie, ainsi que du SG de l’ONU et des hauts responsables de l’UA et de l’UE , celle-ci a dégagé les voies et le cadre devant mener la Libye à renouer avec la stabilité. Processus enclenchée par la mise en place du dialogue inter-libyen 5+5, ouvrant la voie au dialogue politique inter-libyen et son adoption du calendrier électoral et l’impératif sortie des mercenaires, lesquelles questions ont été consolidées lors de la conférence de Berlin II qui a réitéré l’impératif engagement des acteurs libyens dans ce processus et celui des acteurs étrangers, c’est le timing de la tenue de la Conférence de Paris sur la Libye, à moins de deux mois des élections libyennes, qui a été le plus en vue, et que les questions du respect des critères de candidatures, du   respect du calendrier et l’acceptation des résultats par les candidats demeurent les questions cruciales de la suite des évènements en Libye et dont la rencontre de Paris n’était ni en mesure ni le cadre, pour enregistrer des avancées sur ces questions car différent des Conférences de Berlin I et II, Co-organisées, faut-il le noter, par l’ONU et l’Allemagne.
Karima Bennour

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