Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a affirmé l’attachement de son instance au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, mais aussi a rappelé son engagement à poursuivre l’action pour sa mise en œuvre conformément aux résolutions de l’ONU, tout en souhaitant voir les efforts de son Envoyé personnel au Sahara occidental, Stafan De Mistura aboutir à une solution durable au conflit, a indiqué l’agence de presse sahraouie (SOS).
Cette déclaration de M. Guterres est intervenue au cours des entretiens qu’il a eus avec le président de la RASD, M. Brahim Ghali, a précisé la même source. Au cours de son entrevue, lundi à New York, avec le SG de l’ONU, qui s’inscrit dans le cadre du dialogue permanent entre la partie sahraouie et le secrétariat général de l’instance onusienne, plusieurs questions relatives à la situation dans les territoires occupés et les perspectives de relance et de parachèvement du processus de paix et de décolonisation onusien, ainsi que les entraves créées de toutes pièces par la puissance coloniale, le Maroc. Le président Ghali a évoqué, dans ce sens, les circonstances ayant conduit les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à accepter le plan de règlement ONU-OUA de 1991, approuvé à l’unanimité par le Conseil de sécurité, dans l’objectif de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, comme tous les peuples et territoires colonisés. Il a par ailleurs évoqué les obstacles dressés par l’état d’occupation sur la voie de la tenue d’un référendum d’autodétermination, et a insisté sur « le rejet par la partie sahraouie du mutisme des Nations unies face aux pratiques dangereuses et provocantes de l’État d’occupation dans les territoires sahraouis occupés, pratiques commises au vu et au su de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ». M. Ghali a également exhorté le Secrétaire général des Nations unies ainsi que le Conseil de sécurité à « la nécessité d’assumer leurs responsabilités et d’appeler les choses par leurs noms et de tenir l’État d’occupation entièrement responsable de la violation du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020, ayant mené à une escalade dangereuse et torpillé les efforts pacifiques de l’ONU, fragilisant ainsi la sécurité et la stabilité dans la région ». Il n’a pas manqué par ailleurs de mettre la lumière sur les atermoiements ainsi que les ruses et tentatives du Maroc visant à faire dévier le processus de paix et à l’inscrire hors du cadre légal, en introduisant des termes vagues tels que « réalisme » et « pratique » dans les résolutions du Conseil de sécurité. Le président Ghali a affirmé dans ce cadre que la partie sahraouie rejette catégoriquement cette orientation dangereuse, qui ne fera qu’encourager l’État marocain à persévérer dans l’occupation militaire illégale de parties de notre territoire national, en violation flagrante de la Charte des Nations unies et des principes du Droit international ». Il a souligné dans ce contexte que le peuple sahraoui qui n’est pas « un partisan de la guerre », a consenti tous types de concessions et de sacrifices pour faire avancer le processus de paix à même de lui permettre d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, en toute liberté et démocratie, rappelant l’engagement de la partie sahraouie à coopérer avec les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel au Sahara occidental en vue de décoloniser la dernière colonie en Afrique. « Le peuple sahraoui demeure fortement attaché à ses droits et aspirations nationales, qu’il défendra sans compromis et par tous les moyens légitimes garantis par la Charte de l’ONU et l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA ) », a ajouté M. Ghali. À noter que la rencontre de M.Ghali avec Guterres a été marquée par la présence de de la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix à l’ONU, Rosemary DiCarlo, de l’Envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, de la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, Martha Pobee et de grands responsables au sein du Secrétariat des Nations unies et de l’administration des affaires politiques et de consolidation de la paix ;alors que du côté sahraoui, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordonnateur avec la MINURSO, Mohamed Sidi Amar et le conseiller de la représentation du Front à l’ONU, Ma El Ainine Salama ont également assisté aux échanges.
Slimane B.