Tout en insistant sur la nécessité de préserver le caractère gratuit des soins, le président de l’Ordre national des médecins, Mohamed Bekkat-Berkani, plaide pour la révision de la loi portant code de la santé, la «restructuration du secteur public», ainsi que la définition de la place du secteur privé dans les prestations.
Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III, Mohamed Bekkat-Berkani a qualifié la loi portant code de la santé d’«obsolète». «Beaucoup de choses sont à réformer et à revoir», a soutenu le médecin, qui s’exprimait à la veille de la tenue des assises nationales sur la santé. À ce propos, ce dernier considère que l’État doit prendre au sérieux les revendications et les problèmes qui seront soulevés par les différents intervenants dans ce secteur. «Il est vrai que la gestion de ce secteur relève des responsabilités du pouvoir politico-administratif. Mais, l’avis des professionnels est aussi important», a-t-il martelé. Pour lui, la loi en question a été élaborée à l’époque où il n’y avait pas un nombre aussi important de médecins. C’est la raison pour laquelle, a-t-il enchaîné, il est plus que jamais temps de revoir cette dernière. Continuant sur la même lancée, l’invité de la Chaîne III a également insisté sur la restructuration du service public. Comment ? L’intervenant estime que cette restructuration se fera à travers la révision du statut, entre autres, des médecins et l’ouverture des débats sur leur niveau et leur formation, ainsi que la définition de la place du secteur privé dans les prestations. En outre, Mohamed Bekkat-Berkani plaide pour un contrôle rigoureux du secteur public. Une chose qui peut, dit-il, devenir possible à travers la «décentralisation» et la «régionalisation» du secteur. «Il faut que le circuit des dépenses soit efficace», a-t-il préconisé, en regrettant que les sommes faramineuses injectées par les pouvoirs publics dans le but de développer le secteur de la santé n’ont pas permis d’atteindre les objectifs escomptés. Le président de l’Ordre national des médecins a, en autres, déploré le fait que des établissements sanitaires, relevant du secteur public, obligent des malades à solliciter leurs «homologues» privés. Le même orateur souligne aussi que la «régionalisation» du secteur de la santé est susceptible d’assurer une gestion plus efficiente de ce dernier, notamment en ce qui concerne le volet financier. L’invité de la Chaîne III plaide également pour la création de pôles régionaux afin, soutient-il, d’améliorer la qualité des prestations. Mohamed Bekkat-Berkani ne va pas donc par trente-six chemins pour dire que le secteur de la santé est malade et que les responsables concernés, à leur tête le ministre de tutelle, doivent trouver des solutions urgentes et concrètes aux problèmes auxquels font face aussi bien les citoyens que les intervenants dans le domaine.
S. Dadi