La relance du sport universitaire, en hibernation depuis la fin des années 1980 à cause de plusieurs facteurs, est une « question de volonté et d’organisation », a estimé le président de la Fédération algérienne de la discipline (FASU), Mokhtar Hefaya.
“La relance de la pratique sportive en milieu universitaire passe inéluctablement par l’engagement des responsables, à savoir les recteurs et doyens des universités algériennes qui doivent donner des consignes claires aux directions sportives pour pousser les étudiants à reprendre le chemin des stades et salles de sport », a déclaré Hefaya à l’APS.
Selon ce dernier, à la tête de la FASU depuis 2009 –soit deux mandats olympiques–, le déclin du sport universitaire est dû en grande partie à la situation sécuritaire qu’a traversée l’Algérie durant les années 1990 et le changement des textes de lois qui a permis aux clubs de payer les athlètes. « Je pense que c’est tout à fait légitime que les athlètes s’orientent vers les clubs vu qu’ils perçoivent des rémunérations en contrepartie. Mais avant tout, ces athlètes sont des étudiants auxquels on a souvent recours pour renforcer les rangs des sélections nationales universitaires », explique le patron de la FASU.
Hefaya est également revenu sur les solutions appropriées pour relancer la pratique sportive en milieu estudiantin, notamment l’exploitation des infrastructures sportives dans les universités, la création d’associations sportives dans toutes les résidences universitaires et la mise en place de championnats régionaux et nationaux. Il a aussi indiqué que malgré les difficultés rencontrées, le sport universitaire a enregistré une hausse « significative » des adhérents, passant d’environ 20.000 en 2009 à 80.000 en 2016, affiliés à quelque 400 clubs représentant 40 Ligues de wilaya.
Concernant les pôles de développement à travers le territoire national, l’interviewé a indiqué que les universités de l’Est, à leur tête celle de Béjaïa, étaient les plus représentées lors des championnats nationaux, que ce soit en sports individuels ou collectifs.
Série de mesures pour relancer la pratique
De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, ont entrepris une série de mesures, dont le recours aux sondages, pour avoir plus d’informations sur le déclin de la pratique sportive en milieu universitaire et les raisons qui bloquent la relance de la discipline en Algérie.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, avait annoncé en mai dernier devant la Commission de la jeunesse, des sports et du mouvement associatif de l’Assemblée populaire nationale (APN) qu’une campagne de sensibilisation pour la pratique sportive au niveau des centres pédagogiques et résidences universitaires, sera lancée pour inciter les étudiants à la création d’associations universitaires et de clubs sportifs. « A partir de la prochaine rentrée, un championnat universitaire de football, au niveau régional et national, sera organisé », avait déclaré le ministre Hadjar. Selon Hefaya, ces dispositions auront « un impact éminemment positif sur les étudiants et sur le développement de la pratique sportive universitaire ».