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Relance de l’industrie du textile : «Du fil à retordre» !

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Invité de la rédaction de la Radio chaîne 3, le responsable de la Fédération-UGTA des travailleurs du secteur des textiles et cuirs, Amar Takjout, a salué, hier, les efforts consentis par l’État pour la relance du secteur du textile en Algérie, estimant que l’essor de ce secteur est «possible», grâce au terrain fertile dont recèle le pays. Néanmoins, il a regretté les décisions paradoxales prises par l’État qui entravent la restructuration du secteur. Ainsi, selon Takjout, les secteurs du textile, de l’habillement et des cuirs peuvent contribuer à la croissance de l’économie, tout en assurant que ce secteur représente plus d’un tiers (1/3) du Produit intérieur brut (PIB). Chiffres à l’appui, l’hôte de la Radio algérienne a fait savoir que le textile représente moins de 2% du PIB, ceci est un taux positif, comparativement au chiffre global de l’industrie, qui se situe, rappelle-t-il, à 5% du PIB. Donnant plus de précisions, quant à son approche positive de l’avenir du secteur, Takjout a assuré que les potentialités de l’Algérie sont importantes comparativement avec celles de la Chine, la Turquie ou encore de la Tunisie. «La concurrence ne doit pas être un facteur bloquant. Le marché est là, il faut mettre de l’ordre dans l’orientation de l’investissement», a plaidé le SG, qui appelle, entre autres, à accorder la priorité à l’investissement productif, plutôt qu’à l’importation. De surcroît, l’intervenant a assuré que l’Algérie est la plus «attractive» sur le plan des rémunérations. «Avec la dévaluation du Dinar, le salaire minimal équivaut à 140 dollars, loin de le la Tunisie et du Maroc qui sont autour de 220 dollars», a affirmé l’intervenant. En outre, au sujet de la révision de l’article 87-bis du Code du travail, il dira que, en dépit des augmentations salariales, l’Algérie reste plus avantageuse en matière de rémunérations. Également, dans le but de mieux illustrer ses propos, le représentant de la Fédération des cuirs et textiles a déploré l’importation récente de tapis turcs destinés à une mosquée en Algérie. Dans cette optique, il a considéré que les pouvoirs publics auraient dû donner la primeur à l’Entreprise algérienne qui fabrique ce type de produits, «à moins, ironise-t-il, que nos prières auraient plus de chance d’être mieux entendues à partir d’un tapis turc». Pour lui, l’attitude des pouvoirs publics est paradoxale: «On essaye de faire une campagne pour encourager le produit local et, en même temps, l’Administration octroie des marchés aux entreprises turques et égyptiennes». «Il faut arrêter», a-t-il lancé. Par ailleurs, Takjout a indiqué qu’après avoir été sérieusement malmené, le textile possède les potentialités lui permettant de reprendre sa place dans le marché national, à condition, toutefois, qu’il soit sérieusement accompagné. «Il faut réinventer l’économie dans notre pays», déclare-t-il, considérant que l’État «n’arrive encore, ni à contrôler, ni à réguler». Pour lui, l’Administration ne suit pas, «parce que les lois de la République ne sont pas respectées». En dépit de ces vives critiques, l’intervenant n’en estime pas moins que la filière des textiles commence à connaître quelques balbutiements. Il en veut pour preuve les quelque 16 000 salariés qui y travaillent actuellement dans 23 wilayas. Quant à la possibilité de remettre en activité les anciennes usines textiles à l’arrêt, Takjout répond qu’il appartient à l’Etat de décider, relevant au passage que le pays possède une capacité de production de 250 millions de mètres de tissus «qui n’est pas exploitée». Pour ce qui est de l’industrie des cuirs et peaux, qui a eu à subir un sort identique à celle des textiles, il signale qu’elle est sujette à une «désorganisation totale» qui a, dit-il, encouragé des exportations «frauduleuses» de peaux vers l’Italie, pour un montant de 6 millions de dollars en 2006. La friperie, ce mal de tête incontrôlable Alors que l’Assemblée populaire nationale (APN) avait voté, en 2011, une loi interdisant l’importation et la commercialisation des produits de la friperie, ce commerce est toujours fleurissant. L’Algérie est toujours l’un des rares pays au monde à importer des vêtements de friperie, alors que l’industrie du textile, dont ont parlé plusieurs ministres, tarde à voir le jour. C’est du moins le constat établi par le SG de la Fédération-UGTA des travailleurs des secteurs textiles et cuirs. Par suite des 2 milliards de dollars consentis en 2011 par l’État pour relancer cette filière, la question a été posée à l’invité de savoir si cet investissement pouvait contribuer à la croissance. «Oui, affirme-t-il, à la condition toutefois qu’existe une réelle volonté politique». «Hélas, l’État n’arrive pas à contrôler le marché de la friperie», a-t-il dit avant de poursuivre, «on disait que l’État était mauvais gestionnaire, on peut aussi rajouter que l’État est mauvais contrôleur». Pour rappel, avant sa déstructuration durant les années 90, mettant en chômage forcé quelque 250 000 travailleurs, le secteur textile en Algérie comptait près de 5 000 Petites et Moyennes entreprises, dont plus de la moitié était détenue par des opérateurs privés. Lamia Boufassa

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