Commentant le texte du nouveau projet de loi électorale, du moins pour la partie fuitée, le président de Jil El-Jadid, parti de la mouvance démocratique, invité du « Forum du Courrier d’Algérie », a estimé que la partie dévoilée de cette première mouture porte en son sein plusieurs changements importants qui pourraient déboucher sur l’amorce d’une nouvelle construction du régime politique et par conséquent pouvoir espérer l’édification d’un vrai État de droit basé sur les principes démocratiques.
Ainsi pour le chef de file de cette formation politique « controversée », le mode de scrutin de liste à la proportionnelle est un acquis indéniable pour la démocratie et surtout pour permettre aux électeurs de choisir parmi plusieurs candidats proposés sur la même liste et celui qui a eu le plus de voix (coché sur la liste) sera élu et pas forcément tête liste, une sorte de digue contre l’achat de la personne perchée en haut du podium.
L’autre avantage de ce mode d’élection se situe, ajoute l’hôte du journal, en la possibilité de voir une campagne électorale encore plus animée que par le passé, en raison, explique-t-il encore, de la parité des chances pour tous les candidats portés sur la liste qui pourrait également susciter plus d’intérêts auprès des électeurs car si ces derniers boudent les élections c’est en raison de cette rupture de confiance engendrée par la gestion des élections par le passé. Les sièges seront répartis en fonction du nombre de voix obtenues par chaque liste.
« Une concurrence entre personnes et non entre listes »
Longtemps vécue comme une injustice infligée aux partis politiques sans réel ancrage populaire, mais aussi pour ceux de l’opposition, le principe des 4% des suffrages exprimés exigé par la loi de 2016 qui fait que tout parti politique ayant moins de la proportion fixée est de facto interdit de participer à d’autres élections pourrait être revu à la lumière de cet amendement, mais pas tout à fait annulé, à bien croire Sofiane Djilali.
L’homme politique est plutôt plus précis sur cette question, affirmant que le seuil des 4% est toujours de mise à la seule différence que celui-ci n’est pas exigé par rapport à l’élection précédente comme ce fut le cas pour la révision de 2016 ; mais le sera à celles d’après.
Plus explicite, M. Djilali a expliqué que la loi de 2016 exige des partis politiques un seuil de 4% décroché dans la dernière élection, soit dans celle de 2012 et qu’avec la nouvelle loi sur le régime électoral, le taux fixé n’est pas obligatoire pour le prochain scrutin ; mais il sera dans cinq (5) ans à l’occasion des nouvelles élections. Autrement dit, partir sur le même pied d’égalité ; mais le résultat obtenu pèsera lourd lors des prochaines élections, soit dans 5 ans où le parti politique se retrouve toujours tributaire de la loi des 4 %.
L’autre point abordé a trait à l’exigence de la résidence pour les futurs candidats, dont le parti de Jil Jadid compte introduire une proposition portant son annulation du fait, souligne l’intervenant, que cette loi pénalise ceux qui ambitionnent de retourner dans leurs régions d’origines pour mener leurs activités politiques notamment se porter candidat aux différentes joutes électorales. Cette condition a, selon M.Djilali, vidé ces régions de leurs substances et les enfoncent davantage car en l’absence des compétences c’est les médiocres qui s’installent confortablement dans des institutions élues, faute de mieux.
S’agissant du financement par l’État de la campagne électorale pour les jeunes candidats, Sofiane Dijlali dit ignorer pour l’heure sous quelle forme sera attribuée cette aide (tirage de prospectus ou autres…..). Il a, toutefois, estimé que cette aide, allouée aux jeunes candidats de moins de 35 ans, touchera l’ensemble de cette catégorie d’âge y compris ceux issus de partis politiques. Pour le reste des propositions du parti, elles seront livrées en fonction de ce que propose la première mouture présentée par le Comité de rédaction du professeur Ahmed Laraba après l’avoir décortiqué dans son ensemble, a fait savoir le premier responsable du parti.
Brahim Oubellil