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Réformes et professionnalisation du sport : Sadi affiche sa vision

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Lors d’une séance publique à l’Assemblée populaire nationale, le ministre des Sports, Walid Sadi, a détaillé les réformes engagées pour poser les fondements d’un sport national plus performant. Une stratégie à la fois ambitieuse, réaliste et adaptée aux exigences du professionnalisme.
Le sport algérien, longtemps marqué par des déséquilibres organisationnels et des moyens inégaux, amorce une nouvelle phase. C’est ce qu’a confirmé Walid Sadi, ministre des Sports, en répondant à plusieurs questions orales à l’Assemblée populaire nationale. Selon lui, son département a adopté une approche réaliste et intégrée, qui tient compte des moyens disponibles pour bâtir un véritable modèle de professionnalisme, notamment dans le football. Le ministre a indiqué que les réformes engagées visent une transformation structurelle. Elles reposent sur trois axes principaux : la réorganisation des fédérations sportives, le renforcement de la performance technique et le développement de la formation. Pour ce faire, chaque fédération devra établir une feuille de route claire définissant ses objectifs, tout en assurant un suivi de leur réalisation.

Une professionnalisation encadrée par la loi
Walid Sadi a rappelé que le cadre juridique constitue un pilier fondamental de cette mutation. Il a cité notamment l’article 62 de la loi n° 13-05 de juillet 2023, qui régule les incompatibilités entre les fonctions administratives publiques et les responsabilités exercées au sein des structures sportives. « Les textes sont clairs, et les fédérations doivent également se conformer aux standards internationaux pour éviter d’éventuelles sanctions », a-t-il affirmé.
Concernant la relance du sport d’élite et des disciplines collectives, le ministre a souligné l’importance de la bonne gouvernance et de l’autonomie financière des clubs amateurs. Il a précisé que ces structures doivent désormais répondre aux exigences de la concurrence et aux standards d’une gestion moderne. Le message est clair : l’État peut accompagner, mais ne peut plus tout financer.

Investir dans les infrastructures sportives
Sur le plan des équipements, Walid Sadi a répondu à une question relative au déficit d’infrastructures dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, à Zéralda. Il a annoncé que plusieurs projets y sont en cours, portés par la Direction des équipements publics de la wilaya d’Alger. Ces projets bénéficient d’importants financements publics et s’inscrivent dans le cadre du Fonds national de promotion des initiatives de la jeunesse et des pratiques sportives.
Ainsi, neuf stades de proximité sont en phase de construction, dont six seront livrés dans les semaines à venir, tandis que les trois autres le seront dans les trois prochains mois. Des équipements extérieurs et des espaces d’entraînement sont également prévus pour répondre aux besoins d’une jeunesse avide de pratiques sportives régulières. Le ministre a également évoqué les efforts consentis dans les régions du sud du pays. Il a notamment dévoilé un projet de complexe sportif à El Menia, comprenant un stade de football de 1 200 places, une piscine semi-olympique et un bâtiment administratif. Le dossier sera réétudié pour intégrer des données actualisées, en concertation avec le ministère des Finances.
À Djanet, le manque de personnel qualifié pour encadrer les infrastructures existantes demeure un problème majeur. Walid Sadi a assuré que des mesures correctives seront prises, comme la possibilité de creuser un puits pour alimenter la piscine de Bordj El Haouas. Il a aussi annoncé de nouveaux projets, dont un stade de football, une salle omnisports et des piscines, en phase de lancement.
En misant sur une réforme complète, Walid Sadi espère insuffler un nouveau souffle au sport algérien. Reste à savoir si la volonté politique sera suivie d’une mise en œuvre efficace sur le terrain.
Mohamed Amine Toumiat

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