Accueil ACTUALITÉ Réforme du baccalauréat : l’éducation islamique au cœur d’une polémique

Réforme du baccalauréat : l’éducation islamique au cœur d’une polémique

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Les réformes (troisième génération) notamment du système du baccalauréat engagées dans le secteur de l’Éducation nationale par la ministre Nouria Benghebrit sont souvent critiquées. Aujourd’hui c’est au tour de l’enseignement des sciences islamiques d’être le sujet d’une polémique.

En effet, la réforme du système du baccalauréat et l’enseignement secondaire étant le sujet d’une étude dont les travaux devraient être achevés avant la prochaine rentrée scolaire. Cette réforme impliquera, sans nul doute, des changements sur plusieurs ongles pédagogiques et technique dans l’enseignement. C’est le cas, peut être, de l’enseignement des sciences islamiques qui, selon des rumeurs circulants ça et là, sera proposé aux élèves du cycle secondaire comme une matière au choix et non pas une matière obligatoire, ce qui a une fois de plus provoqué une vague d’indignation et de critiques vis-à-vis de ces réformes qui pour certains porteraient atteintes à l’identité algérienne. La matière en question est depuis le début des réunions entre les cadres du ministère de l’Éducation et des représentants de plusieurs formations syndicales autour de la réforme dans le cycle secondaire, la plus controversée et disputée entre deux clans, l’un voulant faire d’elle une matière secondaire au choix et l’autre une matière dont les lignes rouges ne devraient pas être atteintes.

De l’intox, estime le Satef
Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, aucune décision n’a été prise dans ce contexte. Des propositions ont été certes formulées, précise-t-il, dans le cadre de la réforme du système du baccalauréat, mais c’est au gouvernement de trancher sur la question. Amoura ajoute dans ce cadre d’idées que parmi les 26 propositions soumises par les différentes formations syndicales ainsi que des pédagogues et des universitaires, seul six (6) ont été retenues. Ces six propositions comportent, essentiellement selon notre interlocuteur que nous avons joint hier par téléphone, la réduction de la durée des examens de Bac de 5 à 3 jours. Il a été également retenu d’aller vers un BAC en deux sessions. Mais sur ce point le SG de la Satef reste peu optimiste disant que la situation économique du pays ne permettra pas d’aller vers l’organisation d’un BAC en deux sessions. Revenant à la question de l’éducation islamique, Amoura s’interroge sur les raisons qui poussent certaines parties y compris l’opinion publique à se focaliser seulement sur ça d’autant plus, considère-t-il, que rien n’est officiel. Aussi, il ajoute que ce n’est pas seulement l’éducation islamique qu’on a proposé qu’elle soit une matière optionnelle au BAC puisqu’il y a aussi la langue tamazight. Notre interlocuteur a, à cet effet, appelé à la sagesse les parties derrières la cacophonie en pensant qu’il faut laisser les experts décider du devenir de l’école algérienne. C’est en tout cas le même son de cloche chez le président de l’Association nationale des parents d’élèves, khaled Ahmed, qui qualifie les informations ayant circulées dans certains titres de presse d «’intox ». Selon lui, ce point qui fait polémique ne figure point dans la liste qui sera soumise au chef du gouvernement. « La langue arabe, l’éducation islamique, l’histoire et tamazight sont des lignes rouges à ne pas atteindre », a-t-il dit à ce propos ajoutant que ces matières sont constitutionalisées et nul n’a le droit de changer ça. Khaled Ahmed, a d’autre part expliqué que les propositions retenues par la commission mixte installée à l’effet de la réforme du Bac, seraient toujours en cours de négociations. Celles-ci seront soumises, indique-t-il, avant la fin du mois de juillet au gouvernement qui donnera son accord final. à rappeler dans ce cadre qu’il a été parvenu à un accord sur la réduction de la durée des épreuves à trois (3) jours au lieu de cinq (5), au moment où des différends ont été enregistrés sur d’autres points. Pour les responsables du ministère de l’éducation, le système actuel a montré ses limites, et il y a, en effet, lieu d’aller vers une réforme totale de l’examen. La refonte annoncée toucherait, selon la tutelle, l’ensemble des épreuves, à savoir le nombre d’heures, la durée et le contenu des épreuves, les coefficients des matières, le contrôle continu, la possibilité d’aller vers des épreuves anticipées, les guides d’élaboration des sujets ainsi que la formation des inspecteurs en charge de la préparation des sujets. Parmi ces nombreux aspects, il a été évoqué en particulier la nécessité de rectifier l’anomalie touchant la pondération des coefficients des matières et consistant à ce que le coefficient d’une matière complémentaire soit supérieur à celui de la matière essentielle.
Ania Nait Chalal

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