En situation de gel aussi forcé que politique, surtout depuis la disparition de son ancien président, Mohamed Seghir Babès, décédé en mars 2017, le Conseil national économique et social est réactivé au grand jour à la faveur de la nomination, à sa tête, de Redha Tir, professeur en économie et enseignant universitaire, spécialiste des Ressources humaines.
C’est lors de la réunion du Conseil des ministres présidé dimanche, par Abdelmadjid Tebboune, que le nom du désormais président du CNES a été proposé et est approuvé donc. Ce qui est synonyme donc de la remise en marche d’un organisme, institué en 1968, et censé jouer le rôle de conseiller et de force de proposition au gouvernement dans les domaines économique et social. Dans une cérémonie présidée hier, par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, Rédha Tir a été officiellement investi dans ses nouvelles missions, pour combler le poste vacant laissé par le défunt Mohamed Seghir Babès. Jusqu’alors, en effet, c’est le Secrétaire général, Lakhdar Guenoune, qui assurait le fonctionnement des affaires courantes du CNES.
Intervenant à cette occasion, le PM Djerad a confirmé ainsi la réaction de la mission constitutionnelle du CNES, bloqué non seulement parce qu’il a vu disparaître de sa tête son ancien président, mais aussi et surtout parce qu’il a été instrumentalisé politiquement des années durant par l’ancien régime de Bouteflika, lorsqu’encore son rôle, en tant que tel est neutralisé et est vidé de sa sève.
Lui emboîtant le pas, le nouveau président du CNES a fait remarquer que cet organe consultatif constitue « un outil de soutien de la décision publique et d’ouverture sur les libertés économique, collective et individuelle et d’éclairage de l’opinion publique pour davantage d’adhésion aux politiques publiques». Reste la question maintenant de savoir quel rôle devra jouer le CNES dans l’actuelle architecture institutionnelle et ses apparentés, lorsque l’on sait que ses prérogatives, par exemple, sont jugées « limitées », pour ne citer que l’avis de l’autre expert en économie, Mustapha Mekidèche. Au mois de janvier dernier, cet ancien vice-président du CNES suggérait une institution dotée d’un plein pouvoir et d’une autonomie de décision.
F. Guellil