Les principaux syndicats agricoles français ont réclamé des actes alors qu’ils étaient reçus ce lundi à Matignon par le Premier ministre François Bayrou. « Nous avons dit au Premier ministre que nous sommes dans une course contre-la-montre pour apporter des solutions », a déclaré à la presse Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants Agricoles), à la sortie de sa rencontre avec Bayrou.
« Nous avons dit que cette course contre-la-montre avait aussi un rendez-vous d’étape qui est le Salon de l’agriculture qui aura lieu à partir du 22 février », pour « lequel nous avons besoin que soit concrétisé ce que nous demandons », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « Nous avons rappelé au Premier ministre que nous avions besoin qu’il s’engage. C’est ce qu’il a fait puisqu’il nous a dit que depuis quelques jours, il n’entend parler que de mur, mur budgétaire, mur politique… Face au mur agricole, il nous a dit sa volonté de faire en sorte de trouver des solutions, de franchir ce mur et d’apporter rapidement les solutions que nous attendons ». Reçus par François Bayrou après la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA) ont, à leur tour, appelé à des mesures concrètes. « Maintenant place aux actes, nous reprenons rendez-vous au Salon de l’agriculture », a dit le président de JA, Pierrick Horel, à la sortie de Matignon. De son côté, la Coordination rurale (CR), également reçue à Matignon, a indiqué attendre le discours de politique générale de Bayrou prévu aujourd’hui. « Nous espérons entendre les revendications, ou celles du moins qui ne coûtent rien à l’État, dans son discours de politique générale », a indiqué la présidente de la CR, Véronique Le Floc’h, à l’issue de la réunion avec Bayrou. « Il n’y aura pas besoin d’appel à ce que les agriculteurs montent sur Paris, puisqu’ils pourront constater par eux-mêmes l’avancée ou la non-avancée des annonces du Premier ministre », a-t-elle noté. Pour la Confédération paysanne, quatrième syndicat à être reçu par François Bayrou, la rencontre à Matignon n’a pas apporté de réponses. « Sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans, il n’y a clairement pas eu de réponse ce (lundi) matin », a indiqué sa porte-parole, Laurence Marandola. Un peu plus d’un an après la mobilisation des agriculteurs, lancée en janvier 2024 pour alerter sur les crises systémiques affectant le monde agricole, l’instabilité politique a entraîné du retard dans les réponses. La censure du gouvernement Barnier a, une nouvelle fois, mis en suspens plusieurs textes parlementaires attendus par le monde agricole pour répondre à la crise. En l’absence de loi de finances pour 2025, les promesses faites aux agriculteurs par les précédents gouvernements restent également en suspens.
R. I. /Agences